Attaques contre Jean-Paul Cluzel, président de Radio France

Publié le 04 mars 2009 par Sylvainrakotoarison
(dépêches)

http://claude-soula.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/02/27/radio-france-ce-que-prepare-l-elysee.html
27.02.2009
Radio France: ce que prépare l'Elysée
On va reparler de Radio France. Ou plutôt de son futur président, car le mandat de Jean-Paul Cluzel arrive à échéance en mai. Nicolas Sarkozy doit désigner son successeur dans les semaines qui viennent. Ce sera la première nomination faite en direct par notre Roi, depuis qu’il a changé la loi sur l’audiovisuel. Son impact politique sera donc important. Notre bon Roi va tenter de faire la preuve qu’il ne veut pas donner tous les médias à la droite. Et comme il veut garder la télévision à sa botte, il va la jouer finement. Puisque Radio France est de gauche, viscéralement, et que son patron n’y peut rien, puisqu’il sera impossible de changer la donne, alors l’Elysée va sacrifier le fou Radio France, pour mieux sauver la reine France Télévisions l’an prochain.
C’est dans cet état d’esprit qu’il fallait lire jeudi 26 février, un petit écho paru dans le Parisien, et nous annonçant que Sarko avait fait son choix : il ne renouvellera pas Cluzel et il le remplacera par « un journaliste ».
Passons sur la façon dont Sarko travaille : il n’a pas encore reçu Cluzel, il n’a pas fait son bilan, il ne lui a même pas demandé quels étaient ses projets pour Radio France, il ne s’est pas enquis de ce que souhaitait le personnel de Radio France, il se fout des résultats – positifs- des 5 ans de Cluzel. Il ne veut plus de Cluzel par principe, parce que tel est son bon plaisir ( c’est quelque chose que le royaliste Cluzel devrait comprendre, ça, lol). Il veut donc « un journaliste ». Mais pourquoi un journaliste ? Il s’agit de gérer une maison de 4000 salariés, de s’occuper du chantier de rénovation, et d’avoir des idées sur ce que sera la radio de demain, d’un point de vue technique. Aucun journaliste n’a de compétences particulières sur ces sujets. D’ailleurs, Cavada ne fut pas le plus grand patron de Radio France…
Passons maintenant à ce que cache l’info du Parisien. La rumeur, en provenance de l’Elysée, est de plus en plus forte : Sarko veut nommer Laurent Joffrin, l’ancien patron de l’Obs, et actuel de Libération. Tout un symbole : c’est Laurent Joffrin que Nicolas Sarkozy avait assommé devant toutes les caméras, lors des vœux de l’an dernier ( revoir : http://www.dailymotion.com/video/x40ln3_2008-sarkozy-mr-j... )Joffrin est un opposant patenté. Quelle belle prise de guerre s’il acceptait le poste ! Après ca, comment pourrait-on dire, nous les médias de gauche, que Sarkozy n’est pas démocrate ? Tous nos reproches tomberont à plat. Rien ne prouve que Laurent Joffrin, excellent directeur de rédaction, excellent polémiste, excellent journaliste, sera un bon patron pour une grande entreprise, ni qu’il a la moindre idée de ce que doit être la radio de demain ( rien ne prouve le contraire non plus : il pourra être aussi bien un grand patron) mais cela, l’Elysée s’en fout. Allons plus loin ; l’Elysée serait sans doute ravi que le futur patron de Radio France, quel qu’il soit – et il ne s’agit pas ici de juger Joffrin- fasse baisser l’audience de cette radio gauchisante. Le but de l’Elysée n’est pas d’aider France Inter, mais de favoriser Europe 1 et RTL.
On serait Joffrin et on nous offrirait le poste, que ferait-on ? On serait bien obligé de dire oui ! Trop beau, trop intéressant. Et en plus, Libération continue à se rapprocher mois après mois du précipice, avec des ventes en baisse, toute son équipe de direction qui se fait la malle et une grève de la faim sur les bras. Bref, avenir difficile, voire bouché d’un coté, avenir passionnant et éclairé de l’autre. Aucun être humain ne pourrait y résister. A moins bien sur que d’ici la, le Roi ne s’entiche d’un autre journaliste. Jean-Marie Colombani, poussé par Minc par exemple ? Le Roi pourrait décider finalement que Cluzel n’est pas si mauvais. Car c’est bien le problème de fond : à l’Elysée, les décisions ne se prennent pas après examen concerté des dossiers, mais en fonction des humeurs du Roi.
PS : on pourra participer aux débats sur radio France, en allant sur http://www.demainradiofrance.fr/
16:34 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (11) | Trackbacks (0) | Envoyer cette note | Tags : radio france, inter, cluzel, joffrin, sarkozy, liberation, parisien
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Commentaires
"Joffrin est un opposant patenté".
Comment peut-on écrire pareille connerie ? Joffrin prouve le contraire tous les jours. Oh, certes, ce n'est pas lui qui a fait de Libé le torchon qu'il est devenu. Mais il ne fait rien pour démontrer que c'est "le journal de toutes les gauches" comme il avait eu le culot de l'affirmer en arrivant.
Je vous recommande de lire "Libération, de Sartre à Rotschild", de Pierre Rimbert.
Ecrit par : Gilbert | 27.02.2009
Pourquoi le gens de gôche sont-ils aussi méprisant ?
- Jalousie ?
- Complexe d'infériorité ?
- Méchanceté ?
- Bétise ?
- etc...
Ecrit par : GARLABAN | 27.02.2009
Ah J'avais oublié...aucun "journaleux" n'a jamais été capable de gérer un journal ! Voir les pertes du Monde sous le règne du couple Colombani et Pleynel !! Un gouffre financier. Un journal doit etre piloté comme une entreprise, par un manager !!
Ecrit par : Jacques | 27.02.2009
Peu importe, l'important est de démontrer que le président Sarkozy se considère tout puissant et que ce n'est plus un secret pour personne qu'il dirige ce pays comme un monarque capricieux. Qui pourrait affirmer le contraire ? Les faits sont là! Et historiquement parlant ce sont les gens de droite (ou de "drouate" si vous préférez) qui sont médisants, méprisants et surtout égoïstes.
Ecrit par : Huertas | 27.02.2009
Sarkozy nommerait "un journaliste".
Cette hypothèse est enthousiasmante pour la foule immense des soutiens de la candidature de Denis Olivennes, un journaliste majeur.
Ecrit par : Isabelle | 27.02.2009
"Aucun être humain ne pourrait y résister." Vous iriez, vous ? Moi pas. Mais moi je ne suis pas journaliste, néanmoins un être humain. Et même si je ne suis pas journaliste et que le roi me propose quoi que ce soit, je refuserais. Si jamais ça tombe sur Joffrin et qu'il accepte, ça n'en fera qu'un de plus que nous pensions à gauche. Vous avez vu la violence des propos de ceux qui sont de droite, sur votre blog ? C'est ça la droite du roi qui est aux affaires et qui casse tout, même l'espoir.
Ecrit par : anna | 28.02.2009
je constate surtout que l'on donne trop d'importance aux décisions du prince , aprés tout , il ne reste plus que 3 petites années avant que ce dernier ne soit déchu de ses droits
Sinon, voici le dernier éditorial de Laurent Joffrin..... il en a aprés Martine Aubry, il trouve que le PS est mou , bôf... c'est tiédasse !! si Mr Joffrin n'a pas encore compris que la gauche ce n'est plus le PS , il n'a rien compris et c'est la raison pour laquelle il a de moins en moins de lecteur et je ne serai pas surprise qu'il accepte le fait du prince, les auditeurs de France Inter jugeront au moment venu , surtout si on supprime l'excellente émission de Daniel Mermet
http://www.liberation.fr/politiques/0101379277-mutisme
Quant à Mr Colombani, ya pas photo en ce qui concerne ses préférences !!voir un viel article de Acrimed sur l'indépendance des journalistes
http://www.acrimed.org/article2314.html
Ecrit par : kulturam | 28.02.2009
M. Huertas (serait-ce le même Hubert Huertas, chantre de la gauche journalistico-audio-publique ?) écrit: "Et historiquement parlant ce sont les gens de droite (ou de "drouate" si vous préférez) qui sont médisants, méprisants et surtout égoïstes." Mais je rêve ? qui a dit: "vous avez juridiquement tort car vous êtes politiquement minoritaires" ? qui s'acharne sur le président Sarkozy, démocratiquement élu, quoiqu'il fasse ou dise (ou ne fasse pas ou ne dise pas) ? La notion de partage devrait commencer au Parti Socialiste... que les Aubrystes se sont approprié... en laissant quelques miettes aux partisans de Ségolène ! Vous avez dit égoïstes, méprisants, médisants ?
Monsieur le sectaire, je ne vous salue pas !
Ecrit par : Marquis | 28.02.2009
et pour finir, quand je lis "monarque capricieux" et autres métaphores "royalistes" (jeu de mot involontaire), je me dis que ce sont les mêmes qui vénéraient (le mot est faible) François Mitterrand, dont nous avons tous payé les escapades ensoleillées (là, l'allusion au Roi Soleil est voulue !) et le sectarisme Robespierrien (la guillotine en moins) !
Ecrit par : Marquis | 28.02.2009
Mon cher Marquis,
certains - dont moi- n'appréciaient pas tellement plus le monarchisme mitterrandien, mais ce dernier était tout de même tres différent du pouvoir actuel. pour avoir vécu de prés les deux systèmes, il y en avait un, le mitterrandien, qui se réservait simplement quelques domaines d'action, et qui laissait ses chambellans faire le reste - et parfois, comme certains chambellans étaient de vrais sectaires, des problémes surgissaient. Le sarkosysme est lui un systeme qui repose sur un homme peu sur de lui, qui ne fait aucune cionfiance aux autres et rapatrient toutes les décisions, mineures ou importantes. Je sais bien que l'audiovisuel est un système "verrouillé", mais je prefere presque un verrouillage politique avaugle à un verrouillage reposant sur des favoris.
Ecrit par : claude soula | 28.02.2009
Et oui, je ne me suis pas relu, il y a des fautes...
Ecrit par : claude soula | 28.02.2009
http://www.liberation.fr/medias/0101472902-sarkozy-met-du-zele-a-debarquer-cluzel
Médias 05/03/2009 à 06h52
Sarkozy met du zèle à débarquer Cluzel
Audiovisuel. L’Elysée empile les reproches envers le patron de Radio France, dont le mandat arrive à échéance en mai.
5 réactions
RAPHAËL GARRIGOS et ISABELLE ROBERTS
 
C’est le premier poste sur lequel Nicolas Sarkozy va pouvoir tester ses nouveaux superpouvoirs de nomination des patrons de l’audiovisuel public : la présidence de Radio France, dont le mandat du vacataire, Jean-Paul Cluzel, arrive à échéance en mai prochain. Et l’affaire s’annonce déjà croquignolette.
Hier, c’est un étrange communiqué qu’a publié Jean-Paul Cluzel à l’attention de ses salariés et de la presse. Il écrit avoir «pris connaissance avec stupéfaction de l’article du Canard enchaîné daté du 4 mars le concernant . [Et] il tient à marquer qu’il ne peut accorder le moindre crédit à des a ffirmations prétendument rapportées qui porteraient si gravement atteinte à son intégrité, à son honneur et à ceux des personnels de Radio France». Quel crime a donc commis le volatile du mercredi ?
Calendrier. Selon le Canard, Cluzel, étiqueté chiraquien et proche d’Alain Juppé, n’est pas du tout dans les petits papiers du président de la République et doit déjà s’attendre à chercher du boulot. Sarkozy se serait en effet indigné «devant ses conseillers» des chroniques de l’humoriste Stéphane Guillon, notamment celle brocardant le goût prononcé pour la bagatelle de Dominique Strauss-Kahn, ainsi qu’une autre sur le physique de Martine Aubry. Mais ce n’est pas tout : toujours selon l’hebdo satirique, Sarkozy reprocherait à Jean-Paul Cluzel, qui revendique son homosexualité, d’avoir posé pour un calendrier réalisé au bénéfice d’Act Up. C’est pour le mois de mars que Cluzel - qui n’est pas crédité sur les photos, sinon en tant qu’«anonymous model» - apparaît, torse nu et tatoué, un masque de catcheur sur la tête. Ce cliché, relevé par Canal + en janvier, est totalement assumé par Cluzel, qui s’en explique alors sans aucune gêne auprès des salariés de Radio France et notamment des syndicats.
A l’Elysée, on dément. «Il [le président de la République, ndlr] n’a rien dit du tout, ni en public, ni en privé. Nous n’avons pas encore étudié la succession éventuelle de Jean-Paul Cluzel.» Et pourtant, selon nos informations, le 24 février, s’en revenant de Rome en avion, Sarkozy s’est laissé aller à quelques confidences, devant des journalistes cette fois. Cluzel ne sera pas renouvelé, a-t-il annoncé, évoquant effectivement le cas de Stéphane Guillon, mais pas le calendrier d’Act Up. Et Sarkozy a déjà son candidat, qu’il garde encore secret mais dont il a défini le profil devant l’aréopage de journalistes : ce sera un journaliste «ni de droite, ni de gauche».
Depuis, les noms circulent vitesse grand V : le directeur de France Culture, Bruno Patino, le conseiller de Radio France David Kessler, voire Laurent Joffrin, de Libération («Je ne suis pas au courant» , nous déclare-t-il).
A Radio France, le communiqué de Cluzel a déclenché l’étonnement : «C’est la première fois qu’on le voit réagir comme ça», raconte un journaliste. Un autre analyse : «Ce qu’il dit dans ce communiqué, c’est qu’il est blessé dans sa personne et qu’il ne peut pas croire qu’un personnage aussi haut placé que Sarkozy puisse dire des choses aussi basses.»
«Chien». Du côté des syndicats, la CGT de Radio France a aussitôt réagi : «Où est l’obscénité ? Militer pour la défense des libertés individuelles et démocratiques en soutenant une association, ou annoncer 300 000 nouveaux licenciements en 2009 ? Où est la manipulation ? Défendre le service public de l’audiovisuel et la libre information, ou nommer et révoquer autoritairement et unilatéralement les présidents de France Télévisions et de Radio France ?» Quant au SNJ, joint par Libération, il souligne le bilan de Cluzel : «Le sarkozysme, c’est la culture du résultat, et du point de vue du résultat, Cluzel est loin d’être le plus mauvais président de Radio France, son bilan est globalement positif.Et puis, si Sarkozy a le droit légal de tuer son chien, qu’il le tue ; il n’a pas besoin de sortir des histoires pareilles.»