Nous sommes tous des joueurs de tennis israeliens

Publié le 07 mars 2009 par Allo C'Est Fini

Il en faut du courage, pour être un tennisman israelien. Ce n'est déjà pas un sport si prisé en Israel. Pensez-vous, là-bas, les stars, ce sont les footballeurs et les basketteurs, des différents clubes (Hapoel, Macabi) de Tel Aviv, de Haifa ou de Jerusalem. Mais les tennismen, pensez-donc...

Et puis pour s'entraîner, sous ce soleil, il faut une bonne dose d'abnégation. Je n'ai d'ailleurs que rarement vu des cours de tennis de qualité en Israel. Souvent du quick, et rarement, très rarement, de la terre battue. Pensez-donc, battre la "terre sainte"...

Il faut aussi accepter de voyager. Ca, c'est le lot de tous les tennismen du monde, contraints de jouer des tournois aux quatre coins de la planètre: en Australie, aux US, en France, mais aussi au Qatar, à Dubaï, ou en Suède...

Tiens, parlons-en de Dubaï. Ils sont bizarres, là-bas. Cela dépend de l'année, ou de la tête du client, ou de la conjoncture internationale, allez savoir. En 2008, l'israelienne Tzipi Obziller put y jouer. Un an plus tard Shahar Peer est interdite de visa, alors que son compatriote Andy Ram peut y jouer, entouré de mesures de sécurités incroyables. Bon, on peut comprendre, les relations entre Israel et ses voisins, même les plus éclairés, ne sont jamais simples. Quoique...

Et puis parfois, il faut jouer en Europe. Ah, l'Europe, berceau des civilisations modernes. Parangon de vertu, modèle de démocratie et de stabilité face au reste du reste du monde. Un modèle à suivre, tant sur le plan politique qu'économique. Parfois, donc, il faut jouer en Europe. Parfois même, dans le nord de l'Europe. Parfois même, à Malmö, grosse bourgade suédoise (270 000 habitants selon Wikipedia, reliée à Copenhague par un pont de 8 km, paraît-il). 

Et bien imaginez-vous que de nos jours, quand on est israelien, il vaut mieux ne pas jouer à Malmö. Pourquoi? Parce que cela provoque des manifestations sordides. Pace que cela requiert de jouer les matches à huis clos. Parce que de simple sportif de niveau international, on passe au statut de persona non grata. Où est passé l'idéal du sport?

Oui, franchement, il en faut du courage pour être un joueur de tennis israelien.

Peu importe le résultat de la compétition. Les péripéties de la vie d'Andy Ram et de ses collègues illustrent au plus haut point combien une certaine partie de l'Europe est en train de renier les valeurs sur lesquelles elle s'est politiquement construite, durant les 60 dernières années. Désormais, je n'irai plus jouer au tennis en Suède.


Posté par Herve Kabla dans Sport à 23:37 | Commentaires (0) | Rétroliens (0) | Top des liens sortants (0)
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