Pages nocturnes (20) - Conan Doyle

Publié le 07 mars 2009 par Zegatt

Je désirais que cette année soit sous le signe des grandes fresques littéraires, des épopées conséquentes et autres enchaînements de pages. Un premier pan vient de s’écrouler ce soir, la dernière ligne, le dernier mot signé d’Arthur Conan Doyle dans son tableau du plus grand génie policier de tous les temps. Vous l’aurez compris, je veux parler de Sherlock Holmes.

Sherlock Holmes, ce sont neuf livres, quelques 2000 pages, une narration presque toujours rapportée par le fidèle Watson (exception faite de deux récits de la plume de Holmes et d’un signé d’un narrateur anonyme - tous deux dans les Archives sur Sherlock Holmes).

Personnage mythique de l’ère victorienne, Holmes, par l’intermédiaire de Watson et Conan Doyle (ou l’inverse ?), nous entraîne dans près d’une trentaine d’énigmes, nous faisant croiser la route des Baskerville, du ténébreux Moriarty, d’une ligue de rouquins et autres personnages fantasques, attachants, vicieux, machiavéliques, intriguants…

Le génie de Doyle, outre par la plume, propose à la chaîne des déductions plus efficaces les unes que les autres pour comprendre les cas les plus tordus. Le mythe Holmes tient toujours bon et arrive à surprendre ou amuser son lecteur sans se fatiguer. Tout au plus regrettera-t-on le manque de charisme de l’ennemi juré Moriarty - il faut dire qu’à l’époque Doyle souhaitait se séparer de Holmes et dû lui faire reprendre du service face à la réclame du public. Et puis cette ultime aventure, Son dernier coup d’archet, qui se situe à la veille de la guerre de 1914-1918 et souffre d’une simplicité et d’une certaine amertume. Holmes vieilli, reprenant du service pour la dernière fois et cédant le crime des faits divers à la grandeur de l’histoire, manque pour une fois de prestance.

On ne saurait tenir rigueur à Doyle de ces erreurs de parcours, face à l’immortalité du chien des Baskerville ou à l’entrée en scène burlesque du détective dans Une étude en rouge, autant de moments de littérature ancrés (encrés) dans un coin de la grande bibliothèque mondiale, inscrits dans les quelconques souvenirs de lecture de milliers de personnes. Une de ces fresques mythique, écrite de main de maître. Elémentaire, cela va de soi.

“Lorsque vous avez éliminé tout ce qui est impossible, il ne reste plus que la vérité, quelque improbable qu’elle paraisse.”
Archives sur Sherlock Holmes

“Le crime est vulgaire et la logique rare. D’où mon observation. Vous devriez vous pencher avec plus de bienveillance sur la logique que sur le crime.”
Les aventures de Sherlock Holmes

“On ne savoure pas sa vengeance si la victime n’a pas le temps de reconnaître son juge ni de savoir par qui elle est frappée et pourquoi.”
Une étude en rouge