Mais l'on pourrait aisément qualifier le texte, justement, de pornographie pour jeunes filles, car de fait, cela n'apparaît pas sous la forme de représentations visuelles frappantes. Bien au contraire : les troubles émotionnels et l'interaction avec un mâle impossiblement parfait en sont les caractéristiques immédiates.
D'ailleurs, c'est bel et bien ce que Stepehen King lisait dans ce texte : il estimait en effet que le livre se destinait à celles et ceux qui ne sont pas encore en mesure d'affronter des descriptions réalistes. En réduisant la dose de physique, on s'éloigne de la sexualité d'autant plus qu'on se rappproche d'un bovarysme exacerbé.
Tout lme marketing est d'ailleurs orienté sur cette ambiguïté que l'on perçoit comme une image subliminale, jusque dans l'affiche du film. La tension sexuelle y est plus palpable, mais surtout plus instrumentalisée. À la merci de son bellâtre aux canines acérées, provoquant des attentes irréalistes chez les jeunes filles qui voudront des Edward en guise de partenaires, l'effet Twilight sur la sexualité et les fantasmes est le même que celui de la pornographie à destination des hommes. Il offre une vision tronquée et malsaine de la réalité.
Inquiétantes répercussions à prévoir sur le public féminin qui aujourd'hui le découvre...