Écrire ?

Par Trioinfernal


Le « véritable auteur » doit avoir l'audace de prouver à soi-même la base de ses pensées, son intérieur occulte et accepter son propre enjeu, les dés sont jetés, autrement son oeuvre n'est absolument rien !

Écrire à Perpignan, oui ou non ?


 Yvan Hladky
  


Le besoin d´écrire l´indicible, l´expérience de l´instant, tout cela s´amasse en un certain temps, inexprimé et au fond de votre conscience somnolente mais tout d´un coup une éruption du volcan intérieur s´empare de vous, hors de vous, vous prenez un BIC pour noter une idée sur le bord d´un journal au café du coin, le garçon vous apporte une feuille depapier et vous devenez esclave de votre propre texte. Écrire à Perpignan ? Oui, quand il faut écrire. L´écriture et le vertige. L´écriture est le vertige. Mais écrire quoi ? Ce qu'on attend de vous, ce qui serait conforme aux normes d'une société restrictive (dictature fasciste, dictature communiste, dictature religieuse), ce qui serait conforme avec les lois du marché dans une société démocratique ? Pour gagner avec mes écrits du fric et de me permettre tout luxe possible et impossible comme un simple joueur de football, un acteur de cinéma Ou écrire de soi pour-soi, pour un seul lecteur; pour quelqu'un quelque part ? La « vraie littérature » n'a que peu de thèmes : L'érotisme / l'amour, la solitude, l'angoisse, le mal, les souvenirs d'enfance déterminant l'évolution spirituelle de l'auteur, le miroir de sa vie intérieure. Tout autre risque de devenir un amas de platitudes, de fausses louanges ou  glorifications... Tout est permis, il n'y a pas de règles à respecter. Le « véritable auteur » doit avoir l'audace de prouver à soi-même la base de ses pensées, son intérieur occulte et accepter son propre enjeu, les dés sont jetés, autrement son oeuvre n'est absolument rien. Écrire son angoisse, écrire son vertige. Submerger dans l'écriture, ne jamais remonter, la trappe est refermée, il n'y a pas de sortie de secours, votre texte s'empare de vous. Nous  devons payer pour chaque volupté, nous devons payer pour notre oeuvre, pour la liberté d'écrire ce qu'on entend de son for intérieur le plus profond et ne jamais se prostituer pour plaire. Dans nos écrits nous sommes l'enjeu, la victoire et la perte. Chaque texte est un  secret, Nietzsche aurait dit : Est ce que nous n'écrivons pas nos livres pour cacher ce qu'il y a dans nous-mêmes ? Écrire à Perpignan ? Oui, quand il faut écrire : L´écriture et le vertige. L´écriture est le vertige.
 


 
© copyright Ivan Hladky, Paris, 2005


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CITATION OPPOSÉE


Roland Barthes nous dit :
 " Savoir qu'on écrit pas pour l'autre, savoir que ces choses que je vais écrire ne me feront jamais aimer de qui j'aime,  savoir que l'écriture ne compense rien, ne sublime rien, qu'elle est précisément là où tu n'es pas.  C'est le  commencement de l'écriture."