Banderille n°293 : Le Christ s’est arrêté à Recife

Publié le 11 mars 2009 par Toreador

« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir! (…) Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. »

(Matthieu 5 : 17 – 20).

La vie des autres

L’Eglise Catholique accumule les gaffes. J’avais déjà disserté sur le caractère politiquement peu opportun de réintégrer un évêque négationniste, et de se fâcher ainsi avec les juifs  au nom de l’unité des catholiques.

Cette fois-ci, c’est un évêque brésilien qui a excommunié la mère d’une fillette violée par son père, parce qu’elle l’a autorisée à avorter. L’évêque de Recifé a tout simplement commenté : « La loi de Dieu prime sur la loi humaine. Lorsqu’une loi créée par le législateur va à l’encontre de la loi de Dieu, elle n’ aucune valeur ».

Cette sanction qui frappe la mère de la victime, et pas le bourreau, a ému la blogobulle. Chafouin parle de décision improductive. Aurélien conclut un billet très bien écrit en disant qu’« une foi rigide est une foi morte« .  Koz exprime son mal-être tout en faisant de l’humour noir – il faut se dépêcher d’en rire, avant d’en avoir à en pleurerCriticus est à peu près le seul – mais c’est un réactionnaire – à ne pas condamner fermement cette sanction stupide. Il préfère y voir une crispation de l’Eglise, ce qui est vrai mais n’est guère le sujet.


Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens…

Petite question à un euro : comment aurait réagi Jésus ?

Le problème de la Bible est que Jésus dit tout et son contraire sur la Loi. Il faut respecter la loi de Moïse, mais en même temps, il n’hésite pas à la violer.

Personnellement, si Jésus était passé par Recife, je pense qu‘il se serait emporté contre le Pharisien qui applique la Loi au détriment de son message. Il aurait dit que l’amour et la compassion de Dieu sont infinies, et que la Loi est gravée en son coeur, et non dans le marbre.

Et je me contenterai de conclure par l’exemple :

Jean 8/ 1-11 (Traduction œcuménique de la Bible)

1 Et Jésus gagna le mont des Oliviers.
2 Dès le point du jour, il revint au temple et, comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner.
3 Les scribes et les Pharisiens amenèrent alors une femme qu’on avait surprise en adultère et ils la placèrent au milieu du groupe.
4 “Maître, lui dirent-ils, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère.
5 Dans la Loi Moïse nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Et toi, qu’en dis-tu”?
6 Ils parlaient ainsi dans l’intention de lui tendre un piège, pour avoir de quoi l’accuser. Mais Jésus, se baissant, se mit à tracer du doigt des traits sur le sol.
7 Comme ils continuaient à lui poser des questions, Jésus se redressa et leur dit: “Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la 1ère pierre”.
8 Et s’inclinant à nouveau, il se remit à tracer des traits sur le sol.
9 Après avoir entendu ces paroles, ils se retirèrent l’un après l’autre, à commencer par les plus âgés, et Jésus resta seul. Comme la femme était toujours là, au milieu du cercle,
10 Jésus se redressa et lui dit: “Femme, où sont-ils donc? Personne ne t’a condamnée”?
11 Elle répondit: “Personne, Seigneur” et Jésus lui dit: “Moi non plus, je ne te condamne pas: va, et désormais ne pèche plus”.
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