De Gaulle annonce le retrait de la France de l'OTAN, 1958

Publié le 12 mars 2009 par Edgar @edgarpoe
L'Alliance atlantique a été conçue et sa mise en œuvre est préparée en vue d'une zone d'action éventuelle qui ne répond plus aux réalités politiques et stratégiques. Le monde étant ce qu'il est, on ne peut considérer comme adaptée à son objet une organisation telle que l'OTAN, qui se limite à la sécurité de l'Atlantique Nord, comme si ce qui se passe, par exemple au Moyen-Orient ou en Afrique, n'intéressait pas immédiatement et directement l'Europe, et comme si, les responsabilités indivisibles de la France ne s'étendaient pas à l'Afrique, à l'Océan indien et au Pacifique. [...]

La France ne saurait donc considérer que l'OTAN, sous sa forme actuelle, satisfasse aux conditions de la sécurité du monde libre et, notamment, de la sienne propre. Il lui paraît nécessaire qu'à l'échelon politique et stratégique mondial soit instituée une organisation dont elle fasse directement partie. Cette organisation aurait, d'une part, à prendre les décisions communes dans les questions politiques touchant à la sécurité mondiale, d'autre part à établir et, le cas échéant, à mettre en application les plans d'action stratégique, notamment en ce qui concerne l'emploi des armes nucléaires.

Courrier à Eisenhower, président des Etats-Unis, reproduit dans
 
La France, l'Europe, l'OTAN, une approche géoploitique de l'atlantisme français.