OTAN se taire !

Publié le 12 mars 2009 par Dominik89
Hier, Nicolas Sarkozy annonçait que la France allait réintégrer le commandant intégré de l'OTAN, rangeant ainsi aux poubelles de l'Histoire les dernières notions de Gaullisme. On n'est jamais trahi que par les siens !
Naturellement, le chef de l'état nous a vendu son projet comme étant la solution ultime, la conséquence logique de ce qui précédait ainsi que la première marche vers une Europe de la Défense. Malheureusement, tout ceci n'est que du vent, mais on commence à en avoir l'habitude.
Tout d'abord, est-ce que cette décision est une catastrophe pour notre pays ? Pas vraiment. Cela tient plutôt du symbolique. La France, par sa position originale, se démarquait de la toute puissance américaine tout en lui signifiant qu'elle était de son côté. Cette position lui permettait d'avoir des relations privilégiées avec certains pays, notamment en Afrique, en Asie ou au Moyen Orient. Cela ne réduira pas à néant nos relations, mais nous perdrons indubitablement ce statut particulier.
La France va-t-elle y gagner quelque chose au sein de l'OTAN ? Certes, un peu. Les Etats Unis nous regarderont d'un meilleur oeil, même si nous resterons forcément derrière la Grande Bretagne. D'un autre côté, les Anglais ont plutôt joué les caniches des Américains. Est-ce là l'ambition de la France ? Côté commandement, les USA vont nous octroyer quelques hochets symboliques, mais l'essentiel des décisions resteront entre leurs mains.
L'Europe de la Défense va-t-elle y gagner ? Absolument pas, bien au contraire. Tout d'abord, l'Europe de la Défense ne peut pas exister sans la Grande Bretagne, l'autre puissance nucléaire et elle y est farouchement hostile. Ensuite, il sera difficile de faire sans l'Allemagne, la grande puissance économique et elle n'en veut pas non plus ! Enfin, à quoi bon une Europe de la Défense si l'OTAN est là pour nous protéger, sera le crédo des chefs d'état, surtout en période de crise.
Pour terminer, cette décision sera soumise au parlement. Un moyen choisi pour piéger les Villepinistes hostiles au projet. Fillon engagera la responsabilité de son gouvernement et forcera donc les amis de Villepin à prendre partie pour sous peine de faire chuter le gouvernement. Soulignons que cette consultation aura lieu après que la décision aura été entérinée. Une façon toute particulière de renforcer le rôle du parlement !
Dominik