Centralité de la valeur travail (suite)

Publié le 12 mars 2009 par Claude Grillet

André GORZ, disparu en 2007, a été l’un des inspirateurs du courant Utopia. Dans une courte biographie qui lui est consacrée par Arno MUNSTER : “André GORZ ou le socialisme difficile” , Lignes, 2008, on découvre la trajectoire singulière de ce compagnon de route de Jean-Paul SARTRE. Ce théoricien de l’écologie politique cherche une alternative à la révolution qui lui semble impossible et au réformisme social libéral auquel parait s’être résignée la gauche de gouvernement. Pour reprendre le titre d’un livre récent, pour GORZ, sauver la planète exige qu’on sorte du capitalisme*. Il pense que le modèle des socialismes bureaucratiques et productivistes a fait long feu et que le socialisme qu’il espère doit s’appuyer sur des pratiques sociales nouvelles qui privilégieront le développement de l’autonomie des individus et  leur capacité de coopération mutuelle. Proche d’Ivan ILLICH, il a beaucoup puisé dans le corpus anarcho-syndicaliste.

La voie qu’il propose  passe par la mise en place “d’espaces d’autonomie, d’auto-organisation et de coopération volontaire”. On pourrait le compter au nombre des objecteurs de croissance. Il s’oppose au productivisme et plaide pour une réduction forte et significative de la durée du travail mais aussi,  de l’autonomisation maximale des unités de production autogérées.

La crise de la société fondée sur le travail oblige les individus à chercher ailleurs que dans le travail des sources d’identité et d’appartenance sociale, des possibilités d’épanouissement personnel, des activités chargées de sens et par lesquelles ils puissent gagner l’existence des autres et d’eux mêmes.” André GORZ in Métamorphoses du travail

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* Hervé KEMPF - “Pour sauver la planète, sortez du capitalisme - Le Seuil - 2009.