Les 3 reculs de Pécresse et Darcos

Publié le 13 mars 2009 par Juan
Xavier Darcos et Valérie Pécresse viennent de valider cette semaine un paradigme: les luttes sociales payent parfois. Jeudi 12 mars dans la soirée, le ministre et sa secrétaire d'Etat ont lâché une troisième fois face aux enseignants-chercheurs. celle-ci sera-t-elle la bonne ? Pas si sûr.
Etape 1 : Fillon gèle certaines suppressions de postes
Fin février, le premier ministre avait promis de procéder à aucune suppression de poste d'enseignants-chercheurs, par le biais du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux (promesse présidentielle), pour les années 2010 à 2011. Mais 900 postes restent supprimés en 2009.
Etape 2 : on réécrit le décret
Vendredi dernier, Valérie Pécresse avait concédé une journée de travail pour réécrire intégralement le décret réformant le statut des enseignants-chercheurs. 10 heures... en vain. La grogne se n'éteint pas. les manifestations rassemblent 30 à 50 000 personnes quelques jours plus tard. Mardi, les deux tiers des universités sont bloquées par des grèves.
Etape 3 : la formation des futurs professeurs du primaire et du secondaire sera étalée jusqu'en 2011.
Les négociations entre le gouvernement et la Conférence des présidents d'université ont abouti hier sur ce sujet. Darcos tient à garder la face: il a maintenu que les jeunes professeurs, "mieux payés", seront recrutés sur diplôme de master (bac + 5), après une formation professionnelle raccourcie" (source). Mais il concède que l'année 2010 sera transitoire.
Accusé de mettre sur pied une formation trop théorique, le ministère met à la disposition des étudiants de master 50.000 stages rémunérés de 108 heures (pour environ 150.000 candidats au professorat). Il promet aussi d'offrir aux jeunes professeurs un temps de formation continue complémentaire, dont le volume reste à définir (peut-être entre 20 % et 30 % de leur temps de travail). Une mesure potentiellement coûteuse en postes. Enfin, le ministère a également promis que le nombre de postes aux concours ne diminuera pas en 2010 et que les épreuves de recrutement seront à nouveau réformées, l'épreuve de connaissance du système éducatif est supprimée au profit d'une épreuve théorique.
Au-delà du fonds, le gouvernement paye aujourd'hui une réelle incompétence méthodologique: 20 mois de provocation, jusqu'à ce funeste discours présidentiel en janvier dernier, ont durablement enflammé le coprs enseignants, les élèves et même les parents d'élèves.&alt;=rss