"Une piqûre de rappel pour tous les acteurs du football français…", rappelait pour l'occasion, dans un trait d'humour involontaire, Jacques Lienard, ex-médecin de la FFF. Une nouvelle sacrément embarrassante surtout pour notre quotidien sportif national, étonnamment discret sur le sujet. Premier article riquiqui, mercredi 18 mars. Le peloton est sur ce coup loin d'être dans le groupe d'échappés, mais le papier en question est tout de même placé à côté de la rubrique cyclisme. C'est tellement commode. L'équation "dopage = vélo" est si bien intégrée, pourquoi s'en priver ?
Second article, d'à peine un quart de page, le lendemain, jeudi 19 mars. Cette fois, le titre, "De la DHEA en Ligue 1", ne brouille pas les pistes. Mais que l'on est loin tout de même du temps où l'hystérie dopante était devenue la marque de fabrique de la rédaction ! La moindre seringue égarée par un diabétique négligent valait alors un appel de "Une". La chasse aux sorcières, dans un cyclisme professionnel apathique et sans réaction, allait bon train et L'Equipe, entraînée par quelques Saint Just de la plume, ne ratait pas une occasion de taper au mateau-pilon sur le peloton.
Mais le football n'est pas le cyclisme, la bête est bien plus redoutable. Surtout, la consigne est venue d'en haut. De maman Amaury elle-même, qui a dit à ses ouailles qu'à force de scier la branche sur laquelle ils sont grassement perchés, ils allaient un jour ou l'autre en tomber. La chasse au dopage, OK, mais point trop n'en faut. Alors, là où Aujourd'hui en France, moins en vue dans le monde sportif, consacre deux pleines pages aux ballons ronds gonflés à la DHEA, notre quotidien sportif national, pourtant lui aussi de l'écurie Amaury, fait dans le suivi discret du dossier. Attention, ne croyez pas que je m'en plaigne, au contraire ! Je regrette simplement que par le passé le cyclisme n'ait pas bénéficié du même traitement. Mais, au risque de me répéter, le football n'est pas le vélo…