2008 - Yoav - Charmed & Strange - Reviews - Chronique d'un guitariste surdoué

Publié le 23 mars 2009 par Saab190780


Découvert il y a un peu moins d'un an chez Michael pour qui il représente pas moins sa découverte de l'année 2008 j'ai également succombé de suite à la musique de Yoav. Quelques jours plus tard, je me procurai son premier opus le bien nommé Charmed & Strange. Cet israélien qui a grandit au Cape Town puis a vécu dans différentes régions du globe est très certainement l'une des découvertes les plus originales faiteen 2008. Vocalement on le compare à Justin Timberlake, à James Blunt ou encore au grand Jeff Buckley. Certaines critiques ont même l'audace d'affirmer que sa voix est le point faible de l'opus, et moi je dis non. Certes sa voix peut évoquer Robin Thicke ou très légèrement celle de Jeff Buckley mais elle possède sa propre identité vocale intéressante : bien posée, c'est une voix masculine douce qui caresse, dorlote l'oreille avec une certaine suavité et sensualité.
Cependant, il faut comprendre ces critiques car le gros point fort de l'album de Yoav est sans conteste sa musique très originale ainsi que ses arrangements (quelques effets de tapping + la magie du mixage) : une guitare sèche réverbérée qui produit un son unique ; à elle seule, elle vous invite à un vrai voyage musical orgasmique. Une fois de plus, le son étant relativement orginal (signification de pas trop conventionnel), les références pour se rassurer, pour catégoriser la musique de cet album pleuvent : Timbaland, Radiohead, The Neptunes, Massive Attack ou encore Portishead, bref on passe du coq à l'âne sans vraiment savoir où les critiques ont pu puiser des références aussi contradictoires.
Dès la première piste Adore Adore qui instaure doucement la tension continue créée par la guitare tout le long de la track, on ne peut s'empêcher de se sentir rapidement absorbé par l'ambiance de l'album mais la première piste que l'on peut qualifier de killer est Club Thing. Si elle n'est pas vraiment le reflet fidèle du reste de l'album elle reste l'une des plus belles réussites de Yoav : cette chanson qui allie mélodie pop et rythme hip hop sur fond électro/acoustique minimaliste aurait pu être une production des Neptunes mais non c'est juste ce petit bonhomme tout seul qui l'a pondu. A noter le joli falsetto de Yoav. Sans doute la bombe de 2007/2008. Le morceau suivant Live n'est pas mal du tout entre musique sous tension et dream pop aux sonorités orientales, un bijou.
Les boucles de la guitare sur One By One vous hypnotiseront à coup sûr et puis ce petit effet de tapping... bref ce morceau est irrésistible.There Is Nobody débute un peu comme un morceau des White Stripes pour ensuite continuer sur une veine 80's dans le refrain façon Jimmy Sommerville, sans blague écouter attentivement et puis j'ai une mère qui m'a assommée avec ce chanteur anglais (pauvre de moi... bien entendu il possède une voix sublime mais bon certaines de ses chansons sont un peu trop kitsh), je suis devenue incollable ! Ce mélange des genres totalement différents est époustouflant. Un grand highlight. Sombre et ténébreuse, le pop/gospel de Wake Up brûle de mille feux ardents. Le résultat est brillant mais c'est sur Beautiful Lie que le travail de guitariste reste les plus impressionnant.
Les premières notes de ce morceau ne sont pas sans rappeler l'introduction cultissime de Born Slippy du groupe Underworld. Sans exagérer, ce morceau est d'une beauté éthéré foudroyante. Angel And The Animal représente sans doute la plus piste la plus simple de l'album, Yoav se contente sur cette ballade d'émouvoir l'auditeur avec sa voix et sa guitare acoustique. Superbe. Sur une note plus enlevée Sometimes… et Yeah, The End continuent à séduire l'auditeur sans vraiment diminuer le niveau élevé de l'album mais ils ne font pas le poids à côté de la reprise des Pixies : Where Is My Mind. Cette reprise fera sans doute hurler les fans du groupe, pourtant ce choix audacieux est particulièrement bien exécuté. Une perle devenue douceur et sagesse contrairement à la folie sous-jacente de ce morceau culte.
Album merveilleusement pensé et exécuté, mis à part une ou deux pistes plus faibles, cet homme orchestre nous offre un petit bijou rare et original.

Note Finale : B+
Club Thing :
Beautiful Lie (Live) :

Where Is My Mind (Live) :