Le témoignage puissant de Shelley Lubben Ex-actrice porno et prostituée

Publié le 22 mars 2009 par Thunderstorm

 

Lorsque j’étais petite, j’avais tout un caractère, et tout plein de rêves. Je suis née en 1968 et j’ai grandi dans le sud de la Californie. Ma famille fréquentait alors l’église, et j’aimais bien entendre parler de Jésus. Quand j’ai eu neuf ans, les choses ont cependant changé: nous sommes déménagés dans une autre ville, laissant ainsi tout derrière. Mes parents ne retournèrent plus à l’église et notre temps «en famille» se passait devant la télévision. Je me souviens de certaines des émissions diffusées à l’époque : The Love Boat, Three’s Company, et Gilligan’s Island, entre autres. Ma mère disait que la télé était la «gardienne d’enfant» idéale.

Je me suis toujours sentie différente des autres enfants. J’aimais écrire des poèmes et des histoires. Cependant, je n’avais aucune activité où déverser mon trop-plein de créativité, et inconsciemment, ça me frustrait; mes parents étaient très occupés, et n’avaient pas le temps de m’inscrire à des cours d’arts dramatiques, par exemple. Une de mes enseignantes disait pourtant que j’avais un talent exceptionnel; elle croyait même que je deviendrais une star d’Hollywood.

C’est également vers l’âge de neuf ans qu’une amie et son frère adolescent m’initièrent à la sexualité. Je n’y comprenais pas grand-chose, et même si j’aimais qu’on me donne de l’attention, ça ne me mettait pas complètement à l’aise non plus. Ce n’est que bien plus tard que j’ai réalisé qu’il s’agissait en fait d’abus sexuels. Plus tard, je me suis mise à convoiter l’attention des garçons : mon adolescence s’est révélée une suite interminable de disputes entre mes parents et moi. D’un côté, ma mère criait toujours, et mon père ne semblait nullement s’intéresser à mon sort. J’aurais bien aimé qu’ils me disent «Shelley, on t’aime!» mais ça n’est jamais arrivé. Mes parents se résignèrent donc à faire des compromis afin de maintenir un climat de paix à la maison : ils m’autorisèrent à fréquenter n’importe qui, et me laissèrent même me déguiser en «Playboy Bunny» à 15 ans pour aller à une fête. Je sortais dans les discothèques et je buvais tout le temps, en plus d’essayer toutes sortes de drogues. Mes parents, excédés, ne savaient plus quoi faire pour m’aider. Ils m’ont mise à la porte quand j’ai eu 18 ans. Je me suis retrouvée seule dans la Vallée de San Fernando, le ventre vide et sans un sou en poche. C’est alors que j’ai rencontré un gentil monsieur, qui disait vouloir m’aider. Il me donnerait de l’argent si je consentais à passer une heure avec un homme qu’il connaissait. J’étais toujours enragée par le fait qu’on m’ait jetée à la rue, et je me foutais bien du monde entier. J’ai accepté l’offre de l’homme, et la somme fixée : 35 dollars. Le monde de la prostitution m’ouvrait ses portes…

Peu après, j’ai fait la rencontre d’une tenancière de bordel qui m’a enseigné tous les trucs du «métier», et comment manipuler les hommes. Au début, j’étais flattée par le fait de recevoir de l’argent, des bijoux et des cadeaux. Cependant, c’est rapidement devenu un genre d’esclavage : des clients exigeaient des faveurs sexuelles étranges, déchiraient volontairement leur condom, ou me suivaient dans la rue, par exemple. Un homme a même tenté de m’écraser avec son camion; un autre a menacé de me tuer si je lui refusais certaines faveurs; je devais toujours mentir afin de me sortir du pétrin. Aussi, l’art de bien mentir est un préalable pour toute jeune fille qui veut survivre dans l’industrie du sexe. Ce genre de vie m’épuisait et me dégoûtait, et le fait d’avoir grandi dans une famille religieuse ne changeait rien pour moi. Dieu m’abandonnait, et je devais me débrouiller toute seule.

Cette vie de prostitution et de strip-tease dans les clubs dura huit ans. En plus, je me suis retrouvée trois fois enceinte d’un client, ça me torturait l’esprit : «Comment j’ai pu laisser cela arriver »? J’ignorais l’identité des «pères». Les deux première fois se sont terminées en fausses couches, et la troisième, j’ai accouché d’une belle petite fille que j’ai appelée Tiffany. J’avais alors 20 ans. Par la suite, j’ai tenté de ne m’en tenir qu’à danser nue, mais comme jeune mère monoparentale, j’avais besoin d’argent, et la prostitution rapportait beaucoup plus.

Assommée par la drogue et l’alcool, je négligeais tout le temps ma fille. Je l’enfermais dans sa chambre ou je l’envoyais au parc, munie d’un téléavertisseur, lorsque je recevais des «visiteurs». Ce n’était qu’une enfant, mais elle comprenait bien que sa mère n’était pas tout à fait normale. Je me rendais bien compte que ma vie n’était qu’un lamentable échec; je n’avais aucune estime de moi et je me détestais d’être une si mauvaise mère. Afin de fonctionner, je carburais à l’alcool. Souvent, je me retrouvais assise dans un coin, bouteille à la main, en train de supplier Dieu de me délivrer, mais j’avais l’impression de parler dans le vide.

Alors que le cauchemar continuait, j’ai reçu une offre pour tourner dans un film pornographique. Je croyais que je pourrais faire plus d’argent, et ça m’apparaissait plus sécuritaire que la prostitution. Beaucoup de prostituées que je connaissais se faisaient agresser ou finissaient en prison, et je ne voulais pas qu’une telle chose m’arrive. Il faut aussi dire qu’en tant qu’alcoolique et toxicomane, je n’avais pas vraiment les idées claires. Lorsque je me suis pointée au studio, j’ai entendu une voix dans ma tête qui disait: « Shelley, je vais faire de toi une vedette, tout le monde t’aimera»! Une espèce de puissance se dégageait alors de moi et me permettait de «jouer» à un niveau d’intensité extrême, mais quand la scène finissait et que le directeur de plateau hurlait «Coupez!», la honte et le sentiment de dégradation totale étaient plus forts. J’aimais pourtant cette nouvelle popularité, qu’on me dise que j’étais la «meilleure», mais en même temps, je haïssais cette sexualité brutale. J’ai ensuite joué dans des films de plus en plus hard, et mon besoin de doses massives d’alcool et de drogues augmentait proportionnellement. C’est comme si je devais prouver quelque chose à tous ceux qui m’avaient fait du mal. Pour moi, l’industrie de la pornographie devenait ma nouvelle famille, mais je ne savais pas qu’appartenir à cette famille coûtait si cher. En effet, ce qui restait en moi de beauté et de féminité fut sacrifié sur les plateaux de tournage…

L’industrie de la pornographie n’a aucune réglementation en ce qui a trait au port du condom. J’ai ainsi risqué ma vie, car les ITS (infections transmises sexuellement) sont monnaie courante chez les acteurs. En mai 2004, l’organisme Adult Industry Medical Foundation (AIM), qui propose des tests mensuels de dépistage du VIH, annonçait que cinq acteurs étaient infectés. Heureusement, j’ai eu plus de chance qu’eux. Par contre, j’ai contracté l’herpès génital, et à cette époque, il n’y avait aucun recours. Depuis la mise sur pied de AIM, il semble que le risque de contracter le VIH a chuté, mais en réalité, les acteurs continuent à s’exposer au danger. Selon Sharon Mitchell, fondatrice de AIM et elle-même ex-actrice porno, 7% des acteurs seraient infectés par le VIH. En ce qui a trait à la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis et les hépatites, le taux oscille entre 12% et 28%. L’herpès génital se situe autour de 66%. Les personnes infectées se font prescrire de l’acyclovir afin de traiter l’herpès, mais d’autres types d’ ITS ont la vie dure : on trouve ces bactéries partout, sur les surfaces plates, ou les mains, par exemple. «Sans faire de mauvais jeux de mots, la chlamydia, on a en plein le c…» déplore Sharon Mitchell. Rien n’est plus horrible que d’apprendre que l’on souffre d’un mal incurable. J’ai tenté de me suicider, mais ça n’a pas marché. La vie m’écoeurait, et mon seul réconfort se trouvait dans l’alcool. J’ai même demandé à Jésus de me sauver, mais je retombais toujours. Peu après avoir contracté l’herpès, j’ai arrêté les films, mais afin de survivre, j’ai dû refaire de l’escorte.

En 1994, j’ai rencontré dans un bar un jeune homme qui s’appelait Garrett. Il avait 22 ans, et semblait bien innocent à mes yeux. Il était gentil, mais je lui ai fait comprendre que sortir avec moi coûtait de l’argent…Il prétendait qu’il aurait besoin de mes «services» pour une fête; je lui ai donc laissé ma carte. Par la suite, il m’appelait souvent pour m’inviter à sortir mais je refusais tout le temps, j’abhorrais les hommes. Plus tard, j’ai fini par accepter une de ses invitations, et nous sommes devenus bons amis. Peu à peu, mon coeur meurtri s’ouvrait à lui. Curieusement, je ressentais une étrange douleur physique dans la poitrine lorsque Garrett tentait de se rapprocher de moi (comme dans le film de noël The Grinch avec Jim Carrey, regardez la fin, vous comprendrez).

J’ai essayé de garder mes distances, mais c’était très difficile, parce qu’avec Garrett, c’était comme si je redevenais une petite fille. Il venait chez moi et on jouait à des jeux de société, tout en bavardant. Un soir, nous avons même parlé de Dieu : tout comme moi, Garrett venait d’une famille croyante. Drôle de coïncidence pour deux personnes qui se rencontrent dans une taverne… Il savait que j’étais une prostituée, et il m’aimait quand même; il voulait m’aider à me sortir de là. Nous nous somme mariés le 14 février 1995. Notre nouvelle vie à deux commençait bien mal cependant : Garrett avait la mauvaise habitude d’aller au travail sous l’effet de la drogue…Son patron l’a congédié. Nous avons eu recours à l’aide sociale, et la tentation de retourner à mon ancien style de vie devenait très forte; c’est alors que Garrett décida de s’engager dans l’armée. Après son entraînement, c’était un nouvel homme, bien libre de sa dépendance aux drogues. Nous sommes donc déménagés sur la base de Fort Lewis, dans l’État de Washington. J’étais alors enceinte de notre fille Teresa. J’ai réussi à arrêter de boire pendant ma grossesse, mais pas plus longtemps.

J’étais toujours hantée par les souvenirs de tous ces gens qui avaient profité de moi. La douleur devenait insupportable, et je buvais de plus en plus. J’ai obtenu un rendez-vous à la clinique de la base militaire et par la suite, on m’a appris que je souffrais de plusieurs maux : trouble bipolaire, dépression, trouble obsessionnel-compulsif, alcoolisme, syndrome post-traumatique. Le médecin m’a prescrit du zoloft et du lithium, en plus de vidéos sur «comment gérer ses émotions». Ces cassettes me rendaient folle! En plus, on m’a diagnostiqué un cancer du col de l’utérus, je devais subir une opération d’urgence; les conséquences de mon passé me rattrapaient…

En tant que croyants (même nous étions loin d’être des saints) nous cherchions une église où aller. C’est alors que nous avons découvert le Champion’s Center, à Tacoma. C’est là que j’ai appris qu’il était possible de surmonter n’importe quelle épreuve, parce qu’avec Dieu, tout était possible. Dieu nous aimait, pouvait faire de nous de nouvelles personnes, et nous délivrer de notre ancienne vie. J’ai grandi dans une famille «chrétienne», mais je n’avais jamais rien entendu de pareil! Je m’accrochai à cet espoir. En novembre 1999, notre fille Abigail est née, et malgré le fait que j’avais encore bu pendant la grossesse, la petite était en pleine santé. Je suis devenue totalement sobre en avril 2000, ma dépendance à l’alcool s’est arrêtée après la naissance d’Abigail. Ma perception de la vie commençait à changer; je m’intéressais à Dieu et à la Bible, et je voulais apprendre à devenir une femme «normale». Je voulais tout savoir : comment être une bonne mère, comment faire le ménage, le lavage, etc. C’est comme si je recommençais ma vie à zéro. Je passais même des heures dans les supermarchés à écouter en cachette des dames qui s’échangeaient des recettes, afin d’apprendre à cuisiner!

J’ai aussi commencé à mettre les principes de Dieu en action dans ma vie et à m’entourer de bonnes personnes. C’était le bonheur pour la première fois en 13 ans! Je suis devenue très habile en conception web, et je me suis lancée en affaires dans ce domaine. J’ai repris les études, et je décrocherai bientôt un baccalauréat en théologie! J’avais vraiment décidé de suivre Dieu de tout mon coeur, et tout ce que j’entreprenais fonctionnait. «Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton coeur désire». Psaumes 37 : 4 Huit années après être entrée pour la première fois au Champion’s Center, je suis devenue une nouvelle femme, passionnée par la vie. Au fil des ans, Dieu m’a complètement guérie, mentalement et physiquement. Me confier en lui a transformé ma vie! Aussi, après des années de prostitution et de films pornographiques, j’avais perdu la capacité de fonctionner normalement sur le plan sexuel; ma féminité en avait pris un coup. Maintenant, tout va bien, c’est vraiment un miracle! Le cancer et l’herpès ont également disparu (je devais faire partie, sur la base militaire, d’une étude sur les femmes enceintes atteinte d’herpès génital, et ma candidature a été refusée, les tests étaient négatifs).

Ma vie de couple avec Garrett va mieux que jamais; je suis tellement fière de ma famille! Garrett a un très bon emploi, je peux rester à la maison et jouer mon rôle de mère. Nos trois filles désirent suivre Dieu de tout leur coeur. Tiffany, qui a maintenant 18 ans, m’a pardonnée, et partage maintenant son histoire avec d’autres jeunes. Elle veut maintenant devenir éducatrice et se porter au secours des adolescents en difficultés. Comme vous pouvez le voir, Dieu a de bonnes choses en réserve pour chaque être humain. Oui, j’ai dû passer à travers des années de cheminement, et recommencer à partir de rien; j’avais le choix de croire aux promesses de Dieu, ou de rester où j’en étais. Je sais maintenant qu’il m’appelle à communiquer aux autres son message d’espoir et d’amour inconditionnel. Jésus est venu afin de nous délivrer de tout ce qui nous rend captifs, et je veux prouver au monde entier qu’il peut transformer même la pire des personnes! Il nous lance l’invitation, c’est à nous de l’accepter : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez du repos pour vos âmes». Matthieu 11 : 28 Pendant des années, j’ai vraiment cru que je trouverais le bonheur dans le regard des hommes, la popularité et les choses matérielles, mais j’étais toujours malheureuse. Aujourd’hui, ce vide est comblé, et j’ai finalement trouvé la vie que je recherchais tant. Jésus est cette source de vie, pourquoi ne pas lui faire confiance? Je suis la preuve vivante que Dieu existe, et il vous aime, peut importe ce que vous avez pu faire. Il a un plan et un but pour votre vie!

Votre amie, Shelley

Sources : Nycodeme