Orelsan ? Une pauvre «tache» violemment macho qui doit être «effacée» du Printemps de Bourges !

Publié le 28 mars 2009 par Kamizole

Quand j’ai lu les paroles sur le blog féministe d’Olympe ou Le plafond de verre - j’ai été saisie de stupeur en même temps que d’un profond dégoût et de la rage qui m’empoignait. Une telle violence verbale contre les femmes est intolérable. Surtout quand l’on sait que les chanteurs – et notamment les rappeurs – exercent une profonde influence sur les jeunes. Comme s’il n’y avait pas déjà suffisamment de violence et de machisme à l’égard des filles, surtout – mais pas seulement – dans les banlieues aussi déshéritées que difficiles.

D’autant qu’Olympe parlait également dans cet article les artistes ont un destin d’une biographie récente ou à sortir : «Noir Désir, Bertrand Cantat, un destin rock» ! Curieux destin, en effet ! Si associer le rock à la violence faite aux femmes – Marie Trintignant en est morte – doit servir également de voie tracée pour les jeunes mâles machos.

Malgré ma répugnance, je suis bien obligée de reproduire ici les paroles de sa chanson «Sale pute» pour que vous puissiez juger «sur pièces». Il paraît que depuis il se serait excusé ! Trop facile… Le fait qu’il ait été suffisamment con pour écrire et diffuser de telles paroles est pour moi totalement et définitivement rédhibitoire : je tire la chasse !

D’autant que son album s’intitule «Perdu d’avance» : tu l’as dit, bouffi !

“On verra comment tu suces quand j’te déboiterais la mâchoire”, “J’rêve de la pénétrer pour lui déchirer l’abdomen” “J’vais te mettre en cloque, sale pute, Et t’avorter à l’opinel”… Il y a sûrement plus. Les personnes intéressées peuvent aussi visiter le blog de Circé : la magicienne orléanaise est également montée au créneau et sur ses grands chevaux. Indignation face à l’incitation à la violence faite aux femmes. Avouez qu’il y a bien de quoi !

Mais le pire est sans doute qu’il soit prévu comme invité au Printemps de Bourges ! Les organisateurs n’ont-ils pas écouté ses paroles avant de le sélectionner ? S’ils n’ont pas percuté immédiatement, c’est vraiment très grave. Et témoigne à l’envi que depuis le féminisme des années 1970 rien ne s’est amélioré, bien au contraire.

Je ne veux surtout pas la jouer «ancienne combattante» mais je suis atterrée de voir la constante dégradation de la situation faite aux femmes non seulement sur les plans économiques et sociaux mais également pour beaucoup dans la vie privée et/ou familiale.

Personnellement, je ne suis pas du tout pour les «quotas» qu’ils soient ethniques ou féminins. J’aimerais bien plutôt vivre dans une société ouverte où les uns(e) et les autres trouvassent leur place naturellement, là où ils/elles pourront s’épanouir dans les activités qui leur plaisent et qui correspondent à leurs compétences, leurs formations - choisies ! - et leurs désirs.

Mais faut pas rêver non plus… Quand les femmes cumulent un double handicap d’appartenir à une minorité ethnique «visible» que ce soit la couleur de la peau, le nom et ou le prénom et d’être issues de banlieues réputées dangereuses… Leur avenir n’est pas forcément des plus drôles ! Leur destin est trop souvent scellé.

Les organisateurs du Printemps de Bourges ont fort opportunément décommandé Dieudonné pour cause de spectacle ignominieusement antisémite et négation-niste, ais-je appris il y a déjà quelques temps sur Libé Orléans. Invoquant ce me semble la possibilité de troubles de l’ordre public. Ce qui constitue en règle générale un argument juridique imparable.

Ils seraient bienvenus d’écarter également Orelsan de leur sélection ! Mais ils se cachent derrière un piètre argument : la chanson «Sale pute» ne serait pas interprétée sur scène… si cela leur suffit ! J’espère pour eux que cela déclenchera une tempête de huées et de sifflets. Ils auront ainsi la publicité qu’ils méritent en se rendant complices d’un tel déchet de l’humanité : «Qui sème le vent récolte la tempête»… Osée 8-3

Perso, j’ai le pied qui me démange suffisamment pour l’expédier au Diable Vauvert ou Pitchipoï et que l’on en vit, comme pour la ruade que la «Mule du Pape» d’Alphonse Daudet donna à son tortionnaire Tistet Vedène, la fumée jusqu’à Pampérigouste !