30 mars 1987/Les Tournesols de Van Gogh

Par Angèle Paoli
Éphéméride culturelle à rebours



   Le 30 mars 1987, record d’enchères, le jour anniversaire de la naissance de Van Gogh (30 mars 1853), pour Les Tournesols. Le tableau est vendu 22,5 millions de livres sterling à une compagnie d’assurances japonaise.



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LES TOURNESOLS

   Fleur favorite de Van Gogh, le tournesol fascine par l’éclat de sa couleur, ce jaune qui éclabousse la toile et éblouit le regard. Une couleur du Sud que le peintre est venu chercher, tout comme la lumière. Car c’est par la lumière et par la couleur que doit passer sa peinture. De 1888 à 1889, Van Gogh qui vient de s’installer à Arles pour y fonder son rêve ― « L’Atelier de l’avenir » ―, exécute de nombreuses toiles dont le motif est le tournesol. Douze tournesols dans un vase ; Trois Tournesols dans un vase ; Quatorze Tournesols dans un vase ; Cinq Tournesols dans un vase. À ces quatre versions peintes en 1888 répondent les trois versions de 1889 : Quatorze Tournesols dans un vase ; Douze Tournesols dans un vase ; Quatorze Tournesols dans un vase.

   Ces variations sur les grands tournesols, fouillis inextricable de couleurs et de formes, permettent à l’artiste de montrer sa méthode de travail, de mettre au clair ce qui lui tient à cœur dans la peinture. Pour exécuter ces bouquets, Van Gogh travaille tôt le matin, « car les fleurs se fanent vite, et l’ensemble doit être peint d’un trait ». À la rapidité d’installation des fleurs dans le vase correspond la rapidité d’exécution de la peinture. Pourtant, malgré l’énergie qu’il met à accomplir sa tâche, son trait vigoureux, incisif, apte à se saisir de l’essence des choses, ne parviendra pas à se saisir de la beauté qui se meurt.

   Dans une lettre à Théo il écrit : « Dans la pièce où tu dormiras, ou bien Gauguin quand il viendra, je veux orner les murs blancs de grands tournesols jaunes… et tu verras alors ces grandes peintures avec des bouquets de douze ou quatorze tournesols qui, avec un joli lit, remplissent cette minuscule chambre, tout le reste étant très élégant. » Puis il ajoute :

   « Cela ne presse pas le moins du monde, mais j’ai une idée précise. Je veux faire une vraie maison d’artiste, rien de maniéré, au contraire, absolument rien de maniéré, mais tout, de la chaise au tableau, doit avoir du caractère. »

   Ainsi s’étend la vision du peintre pour qui, progressivement, tout devient œuvre d’art.

Angèle Paoli


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