Critique : Martyrs

Par Jango



Synopsis :

France, début des années 70.
Lucie, une petite fille de dix ans, disparue quelques mois plus tôt, est retrouvée errant sur la route. Son corps maltraité ne porte aucune trace d'agression sexuelle. Les raisons de son enlèvement restent mystérieuses.
Traumatisée, mutique, elle est placée dans un hôpital où elle se lie d'amitié avec Anna, une fille de son âge.
15 ans plus tard.
On sonne à la porte d'une famille ordinaire. Le père ouvre et se retrouve face à Lucie, armée d'un fusil de chasse. Persuadée d'avoir retrouvé ses bourreaux, elle tire.


Critique :
Nous avons enfin vu ce Martyrs, film polémique et assez "concept" dans son genre dirons nous ^^.

Dès les premières images du film, la volonté du réalisateur de faire un film sans concessions se fait sentir : un film violent dans un monde violent, qui démarre très fort avec un carnage brutal et sanguinolant. Là où certains films préférent la suggestion, Martyr force ses spectateurs à voir l'horreur mais jamais gratuitement (à la différence d'un Saw II & cie). Ici, les images sont viscérales et servent la cause du film, elles n'en deviennent jamais la raison première.

Par la suite, les enjeux scénaristiques vont se dérouler lentement afin de dévoiler le pourquoi du comment.

La fin de la première moitié de Martyr permet un habile changement d'héroïne créant ainsi deux histoires en une, la seconde étant une sorte de résultante de la première : on ne comprendra ce qui est arrivé à notre victime numéro 1 qu'avec l'histoire de la numéro 2.

Deux histoires donc pour deux traitement différents. La seconde s'avérant en effet incroyablement plus trash que la première. Les effets gore très réalistes sont évidemment peu recommandés pour les personnes sensibles, l'atmosphère hyper lourde se suffisant déjà amplement à elle même !

Bien que le film se soit vu gratifié un temps d'une interdiction au moins de 18 ans (véritable honte car synonyme inévitablement d'échec commercial et de diffusion restreinte), pour redescendre à "moins de 16 ans", on notera quand même la très grande violence des images repoussant les limites de l'horreur, en tout cas pour un film français. 

De fait, il est probable que vous constatiez également une absence de plaisir lors du visionnage, sensation souhaitée par le réalisateur mais laissant place au final à un sentiment mitigé. Expédiée trop rapidement, la fin de Martyr demeure en effet très décevante et ne permet pas de conclure ce choc d'une manière correcte. 

Reste une oeuvre engagée, intéressante et s'assumant complètement. A découvrir pour les plus téméraires mais nous vous aurons prévenus

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