Intergénérationnel, l'ESS et la remédiation dans les dynamiques territoriales.

Publié le 02 avril 2009 par Ressol

L’ESS est ŕ la croisée des chemins entre l’économie orthodoxe qui prévalait jusqu’ŕ sa submersion par ses abandons de respect du capital humain pour faire du chiffre, et des émergences plus ludiques et conviviales.

L’histoire de l’économie sociale de ce capital humain a amené le C.I.C.S.TE Arcure Art. 17 et Les Ateliers d’Algebrista l’automme 2008 ŕ retrouver le rôle de Louis René Villermé qui en 1840 et 1841 contribua avec les industriels philantropes ŕ mettre du social dans la mécano industriel productiviste français du 19éme sičcle *. Ce petit détour historique ŕ l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine 2008 dans l’environnement immédiat de l’Atelier- Musée de la Soie ŕ Taulignan dans la Drôme, fut une belle visite émaillée d’une esquisse de production d’Ex-votos humoristiques, car les gens qui se privent de rire ne sont pas sérieux.

Ce petit rappel historique pour admettre une constante , la sortie d’un conflit ou d’une difficulté engageant plusieurs acteurs ne peut pas ętre mise au crédit d’un seul acteur alors qu’elle est le fruit d’un compromis. Le Peuple et/ ou le grand capital étant des raccourcis qui résistent mal ŕ l’analyse fine des situations et des processus de résolution.

Dans la crise culturelle, économique, sociale, environnementale et sociétale, locale et globale qui est la nôtre, ici et ailleurs, les jeunes, les jeunesses, les actifs, les post-actifs ( anciens jeunes plus ou moins nantis et/ ou relégués) manquent sérieusement de remédiation pour participer aux dynamiques territoriales.

Mettons si vous le voulez bien quelques objets, des situations dans ce discours, des acteurs et des territoires en recherche de cohésion sociale. Quatre situations complémentaires identifiées oů l’auteur de ses lignes a trempé sa plume pour écrire cette tentative de " reliance ".

1°) de la représentation du monde et des sociétés, le 27 et 28 mars le Centre d’Art contemporain Lithos - Art- Pierre - Paysage ŕ Saint -Restitut dans la Drôme offrait deux journées de Rencontres sur le théme " Ętre plasticien aujourd’hui ", avec des enseignants, des étudiants, des institutionnels, des élus et un public, qui cherchaient comment mettre en représentation la complexité. cf. " La Frasernité" par exemple... L’innovation, sociale comprise fait quelques emprunts au passé.

2°) de la politique de la ville et de la sécurité - prévention de la délinquance, le 30 mars ŕ Martigues, le Centre de Ressources pour la politique de la ville PACA questionnait : " Les politiques de la ville et les poiltiques de prévention et de sécurité : quelles articulations ? ". Sans quelques artistes pour remédier ŕ la rudesse du propos " sécurité - prévention- cohésion sociale " , il ne resterait que la vidéosurveillance et les nanotechnologies pour " humaniser" les situations urbaines, péri-urbaines et rurales, liées.

3°) du Plan Local de Développement de l’Economie Sociale et Solidaire qui va vers son renouvellement aprés 5 années, ŕ Grenoble, le 1 Avril ŕ la Maison de la Nature et de l’Environnement, des ateliers esquissaient le bilan, les priorités du renouvellement du PLDESS de l’Agglomération grenobloise ( la Metro). La nécessaire coopération intergénérationnelle et la transversalité de l’ESS dans les politiques locales furent affirmées comme nécessaires dans ce renouvellement.

4°) du Développement durable qui comme un voile pudique tente de ralier et de rassembler les acteurs asynchrones et disparates, des Assises Régionales du Développement Durable en Rhône-Alpes se préparent pour le 6 juin au Grand Parc Miribel Jonage ( Rhône) avec des Rencontres départementales préalables ( Valence le 3 avril au CG du Département de la Drôme) sous la houlette d’une Conseillčre régionale par ailleurs candidate pour la députation européenne pour le Grand-Sud Est ( l’estimable Mme. Michčle Rivasi).

Dans ces quatre situations le sociologue de terrain est sollicité pour trouver ce qui relie les territoires, les acteurs, les formes d’expression et d’engagement qui conduisent ŕ " reconsidérer la richesse ".

" Les jeunesses au travail " , celles des jeunes ( enfants et jeunes) et l’heureux tonus des A.J. ( anciens jeunes) qui portent leurs valises d’expérience de vie, professionnelle, associative, syndicale et politique. Si l’expertise partagée en ces quatre temps " percole " d’un espace-temps aux autres (économie d’archipel) , l’ESS trouve lŕ des formes de représentation et de valeur d’usage ne nous laisse pas " pauvres et démuni(e)s" dans " la crise". La crise apparaît męme plus comme une crise des représentations dont la logique productiviste et gestionnaire hard porterait la responsabilité. La rupture d’avec les sociétés traditionnelles oů " le travail-activité-emploi " était lisible et compris autant par leurs auteurs que par leurs destinataires, un travail socialisé. le plaisir du travail bien fait et des conséquences plus visibles des bugs dans les chaines causales. Le renversement est radical, c’est un fait fréquent, outre les maigres rénumérations, les gains du travail se résument souvent ŕ un lot de frustrations et d’incapacité ŕ pouvoir témoigner ŕ ses propres enfants un enthousiasme communicatif qui vaut ( explique ?) sans doute toutes les injonctions gouvernementales. Ce désenchantement constaté et le nécessaire réenchantement raisonné du " faire ensemble " s’impose et l’ESS s’y colle depuis de nombreuses années.

Par ces quatre points ( faire le point en navigation) apparaissent comme des appuis possibles, peu conventionnels pour faire que les 100 000 emplois aidés proposés par Martin Hisch - Haut commissaire ŕ la jeunesse- ne soient pas une redite des " plans jeunes précédents".

En mars 2004, ŕ l’Université catholique d’Angers des Journées d’études avaient pour théme " Les jeunes face ŕ la mobilité et ŕ leur attachement territorial : apprentissage ou accompagnement ?". De juin 2006 ŕ janvier 2007, le 2éme Séminaire national des politiques locales de la jeunesse avait pour théme " De la jeunesse comme probléme ŕ la jeunesse comme ressource : postures, politiques et pratiques d’acteurs " ( www.adels.org ). L’auteur de ces lignes participait de ces processus et y porta des contributions toujours disponibles pour en vérifier " la valeur d’usage ". Les Actes des 2émes Assises Nationales de la jeunesse du 17 octobre 2009 au Conseil Economique et Social et Environnemental en rendent compte.(p. 29)

L’ESS avec la coopération intergénérationnelle documentée (travail d’histoire et travail de mémoire associée ŕ l’accompagnement des dispositifs institutionnels ( école oblgatoire ou apprentissage ou insertion) se propose comme intermédiations pour une "reliance" dans un processus oů la disjonction des dispositifs minimisent les gains collatéaux de cohésion sociale.

Cette posture atypique éthique en médiation intergénérationnelle, interinstitutionnelle et interterritoriale incombe ŕ " la société civile " qui seule confirme et valide l’expertise d’usage des politiques publiques.

Avec toutes les excuses courtoises pour ce caillou déposé dans les jardins bien alignés de l’auto-évaluation trés tendance.

Voltaire disait " N’ętre bon qu’ŕ soi, c’est ętre bon ŕ rien ".

L’utilité sociale de l’ESS ne peut se penser et se vivre comme un nouveau champ clos, l’approche systémique défendu par les "écolos", bien que un peu destabilisante pour les " institués" ŕ toute les vertus d’une impertinence pertinente.

Aux urnes citoyens, mais pas pour sortir de nouveaux plans préparant la société post-humaine, la littérature a déjŕ produit cette perspective peu démocratique et détestable...

Solidairement.

* " Fil et tissages de l’ Histoire. Louis René Villermé, naissance des droits de l’enfant et d’autres droits " (c) LAA Arcure JEP 2008