Michelle Huenaerts

Par Elisabeth Robert

Si vous écoutez le souffle de la foule ou le murmure du vent, ils vous diront sûrement que je suis le garçon le plus heureux de la terre.......Mais après tout, qu'en sait le vent" (Thomas Robin)

Michelle Huenaerts a publié 3 ouvrages à succès, il s'agit des aventures du jeune Thomas Robin.

Autour de ce personnage il existe une vraie magie, sur son blog d'ailleurs on retrouve chaque vendredi une nouvelle aventure et des photos qui illustrent les propos.

LE BLOG

Il est rare de nos jours d'avoir un écrivain capable d'écrire ses livres et de poursuivre l'histoire par le biais de nouveaux chapitres offerts en ligne semaine après semaine.

Il s'agit donc d'un réel engouement de la part des jeunes (et parfois des moins jeunes:).

-Michelle, à la base votre "vrai" métier c'est photographe, comment en arrive t-on à changer de bord?

En fait, ce n’est pas aussi simple . Entre 12 et 18 ans je suivais des études en latin lettres et j’adorais déjà écrire (Auparavant, j’avais remporté un prix de poésie à 9 ans pour quelques lignes dédiées à mon chat c’est dire si le virus m’a pris tôt….) mais parallèlement je prenais également des cours de dessin afin de rejoindre une école d’arts graphiques.

Après ces études, j’ai décidé de poursuivre ma formation à l’Institut National de Radiodiffusion et Cinématographie dans l’option photographie et ensuite (oui je sais c’est compliqué) j’ai poursuivi en psychopédagogie pour pouvoir également enseigner. Donc, mon « vrai » métier c’est un peu tout ça et si j’ajoute parallèlement 6 ans de guitare, je peux en déduire que finalement la création est mon « vrai » métier.

Je n’ai donc pas l’impression en racontant les aventures de Thomas Robin d’avoir viré de bord. 

-Avez-vous envoyé de nombreux manuscrits afin d'être retenue par Thélès?

Non.

Le premier livre était en fait pour moi une sorte de thérapie. Je sortais d’une opération chirurgicale et je savais qu’il me faudrait encore du temps avant d’être totalement guérie.

Déjà l’écriture du premier tome des aventures de Thomas m’avait permis de tenir le coup durant les mois de douleur et j’avoue que lorsque j’ai vu que Thélès cherchait des auteurs, je n’ai pas creusé plus loin mais finalement pour démarrer ça n’a pas été pour moi un si mauvais choix.

-Comment se passe vos relations avec votre éditeur? Il vous aide, vous corrige? Il vous met la pression pour un potentiel prochain livre?

Avant que le bébé naisse il y a beaucoup de travail et donc forcément une dose d’énervement. Par exemple, pour le premier tome, mon éditeur n’était pas du tout d’accord avec le choix du titre du livre. Au départ je ne comprenais pas pourquoi mais finalement je me suis rangée à son avis et je pense qu’il avait raison. D’un autre côté, parfois c’est moi qui ne suis pas d’accord avec ses choix et donc on revoit le tout. Il n’y a pas de pression de la part de l’éditeur, elle vient plutôt de certains de mes lecteurs Jmais c’est très motivant !!

-Vous êtes Belge, pourquoi avoir choisi un éditeur français?

Un pur hasard.

-Comment se passent vos séances de dédicaces?

Bien que j’adore écrire, certaines photos en disent plus qu’un long discours. En tout cas c’est toujours un énorme plaisir.

http://michellehuenaerts.skyblogs.be/archive-week/2007-15

-Quelle est votre méthode d'écriture? (Construction, fiches, personnages?) Et quand trouvez-vous le temps d'écrire?

Venant quand même du monde de l’image, mon écriture est assez visuelle et c’est bien ainsi que je « travaille ». Dans les mois qui précèdent l’écriture d’un livre les idées viennent et commencent à s’emboîter doucement. Les scènes se déroulent dans ma tête comme si je regardais un film. Lorsque je suis sûre que l’histoire fonctionne, je la découpe en chapitres comme on découperait un film en séquences et puis je commence à écrire et je dirais même plutôt à décrire… parce que je pose sur la feuille la description des images qui se déroulent dans ma tête. Je vois parfaitement mes personnages et j’essaie donc juste d’être fidèle à ce que je visualise. Je perçois les gestes, les mimiques…

En fait, l’écriture est un support comme un autre, j’ai énormément d’imagination et l’écriture permet de ne pas avoir de limite à la création… Personnellement je n’ai pas la prétention de me définir comme un écrivain, je raconte juste des histoires c’est tout et comme je n’arrive que rarement à éviter que les images se bousculent dans ma tête et bien j’écris n’importe quand dans la journée, n’importe où et aussi sur n’importe quoi .

Pour la petite anecdote mes élèves à la fin de l’année dernière m’ont d’ailleurs offert un cahier et un stylo.

-Vous tenez aussi un site/Blog sur lequel chaque vendredi les assidus des aventures de Thomas Robin peuvent découvrir ses nouvelles aventures, c'est une passion?

Une histoire d’amour plutôt, je crois qu’on ne fait rien sans amour.

Pour Thomas, c’est un amour maternel, pour les autres personnages ça dépend mais je les aime tous.

-Quelques jeunes vous soutiennent énormément et tiennent à jour votre blog, quels sont vos liens? Comment les avez-vous rencontrés?

En général ce sont des personnes qui ont découvert les aventures de Thomas et qui ont aimé ce personnage autant que moi. En fait on travaille tous ensemble sur le blog et pas seulement sur le blog mais sur tout ce qui entoure Thomas.

On s’est rencontré de différentes manières, tout dépend de la personne mais le point commun a toujours été une vision similaire de la manière d’aborder ce projet. Nous avons par exemple toujours privilégié l’amitié au profit. Nous avons toujours eu le principe de ne jamais répondre aux attaques et aussi de ne jamais dénigrer personne et puis surtout nous avons pour optique de travailler sérieusement mais sans nous prendre au sérieux. Après tout rien de cela n’est sérieux, c’est juste du divertissement ;-)

-Vous ne pensez pas écrire autre chose?

Pas pour l’instant mais qui sait… Ecrire pour écrire ne m’intéresse pas, il faut de l’amour comme je vous l’ai dit …

-Certaines critiques s'attardent sur le fait que Thomas Robin est un reflet d'Harry Potter, qu'en pensez-vous?

Et bien Thomas vit dans un monde « réel », il n’a pas de balais. Son meilleur ami est un inspecteur de Scotland Yard et non un géant gardien de chasse.

Son père est médecin et sa mère scripte et ils n’ont pas été tué par Voldemort … que dire encore ? Il dort dans une chambre et non un placard, il ne possède pas de chouette, il vit à Hampstead et non à Privet Drive … Ah et bien pour résumer ils n’ont rien en commun sauf que ce sont deux garçons.

De plus Thomas ne suit pas le rythme scolaire comme Harry et ne vieillit donc pas systématiquement d’un an dans chaque tome.

Ces livres de plus ne se situent pas dans le domaine « fantasy » Il s’agit plutôt de polar teinté de fantastique.

Je pense que les gens confondent Harry Potter et Daniel Radcliffe car oui  lors d’un reportage HP à Londres je me suis demandée ce qui pouvait se passer dans la tête d’un jeune acteur surmédiatisé et oui j’ai repris quelques traits physiques de Daniel Radcliffe pour décrire Thomas mais là aussi aucun rapport entre la vie de cet acteur et de Thomas et c’est tant mieux pour lui car Thomas ne mène pas une vie des plus tranquilles.

-Serez-vous présente au salon du livre de mars 2008?

Je ne crois pas.

-Quelle est votre chanson préférée?

"J'y crois encore" de Lara Fabian dédiée bien sur à un certain héros  imaginaire dont ma plume ne peut plus se passer.

J’ajoute que j’adore Keane et Robbie William totalement et sans restriction.

-Quel est votre livre favori?

"Les Piliers de la terre" de Ken Follet tous les livres d’Elisabeth George mais en fait j’aime beaucoup de choses dont "Harry Potter" aussi bien sûr.

-Et sinon dans la vie êtes-vous une femme heureuse? Vous reste-t-il des rêves à accomplir?

Je suis une femme plus sereine qu’avant c’est certain, j’ai traversé pas mal d’épreuves mais peut-être en suis-je sortie meilleure et davantage tolérante envers les autres et oui, je suis heureuse ! Le bonheur demande une certaine dose de courage plus que le malheur où on peut se complaire éternellement.

Des rêves, bien sûr… la vie est nulle sans rêves.

Le but étant bien sûr de les réaliser pour s’en créer d’autres…