Birdy Nam Nam - Manuel For Successful Rioting (2009)

Publié le 06 avril 2009 par Oreilles
Ceux qui ont laissé Birdy Nam Nam en 2005 aux potards de leur album éponyme risquent de ne pas reconnaître le collectif de gentils Dj Hip-Hop-Jazzy-Abstract. À l’écoute de leur dernière livraison, on a plutôt affaire à l’affreuse bande des Daltons, version 2009, crises de nerfs et financière en prime.
Déjà le titre et le visu de ce nouvel album préfiguraient un virage, mais l’écoute ne laisse aucun doute. Les Birdy sont de retour et ils sont énervés ! La déferlante Justice ne les a pas épargnés, et on peut dire que cette influence déborde largement "The Parachute Ending" (Xavier et Gaspard l’ont composé) en contaminant la totalité de l’opus.
Eh oui ! Les Birdy Nam Nam ont décidé de faire danser la jeunesse, mais dans une atmosphère post-industrielle, filmée par Gavras (fils, bien sûr), caméra subjective haletante et désespoir extasié en prime. Comble du sacrilège, "Trans Boulogne Express", "Worried", "The Parachute Ending" sont autant de tracks ravageurs, d’une efficacité imparable avec leurs beats martiaux et leurs basses sursaturées.
Le reste de la production n’est pas sans charme : "Space Cadet Apology" et "Homosexuality" lorgnent vers des lendemains planants d’émeutes intergalactiques et s’habillent, comme il se doit, d’accents daftiens ; "War Paint" nous rappelle que ces insurgés du dancefloor ont malgré tout fait leurs classes, et on croit bien reconnaître un effluve de Vitalic derrière ce camouflage guerrier. Bien, bien… et Birdy Nam Nam dans tout ça, quand est-ce qu’on les retrouve ?
Malheureusement, et c’est la faiblesse de l’album, il n’y a guère que sur "Red Dawn Rising", "Bonne Nouvelle" et "Love Your Enemy" que l’on tombe sur les vestiges de leur originalité originelle. Mais, le temps à fait son ouvrage et ces divers ossements sont abîmés par des années de pollution, de pluies acides et d’oxyde de plomb.
En bref : ce manuel d’insurrection est à la mode d’aujourd’hui. Certes il nous fournit des armes de dancefloor massives mais survivra-t-il à son prédécesseur ? Rien n’est moins sûr.


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Hervé.

Le Myspace
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"Love your enemy" :