Shang Qin

Par Florence Trocmé

Shang Qin (pseudonyme signifiant « l’oiseau à la gamme mélancolique ») est né en 1930 dans le Sud de la Chine. Enrôlé de force à 15 ans dans l’armée nationaliste, il est, après une de ses nombreuses fuites, enfermé une semaine dans une vieille grange où traînent des livres comme La Mauvaise herbe de Lu Xun qui lui font découvrir la littérature chinoise moderne. Évasions et captures se suivent, il est finalement emmené de force sur l’île de Taïwan où il vit depuis 1948, et, libéré, travaille pour une revue. « Comme mon corps n’avait plus la possibilité de fuir, la seule voie qui me restait était de changer de nom. Pourtant je ne pouvais échapper à moi-même, j’étais toujours entre porte et ciel, ou entre rêve et aube. » Shang Qin a peu publié, mais il est reconnu pour ses petits poèmes en prose, dans lesquels des critiques voient une des rares réponses chinoises au surréalisme. Cependant ses images irréelles semblent construites avec une horlogerie étrangère à l’écriture automatique, et le carré vu de loin dans « Neige » est peut-être une allusion à la place Tian An Men où furent massacrés les étudiants continentaux en 1989.

Bibliographie :
•En chinois :
Mèng huòzhĕ límíng. 1969 (« Rêve ou aube »)
Yòng jiăo sīxiăng. 1988 (« Penser avec les pieds »)
•En français :
Rêve ou aube, Editions du Murmure, 2005, traduction de Martine Valette-Hémery. (jolie édition augmentée de dessins de Shang Qin)

On trouve aussi quelques extraits dans Le Ciel en fuite. Anthologie de la nouvelle poésie chinoise, Circé, 2004.

Sitographie :
un article sur le site « Poetry International Web » avec photo de l’auteur, biographie, poèmes en chinois et anglais.

contribution de Jean-René Lassalle