Emile lloret - l'ombre des anges

Publié le 24 mars 2009 par Monstershow

« En dehors des modes, des chapelles, en dehors du show-biz et de ses meneurs qui tranchent, jugent, décident, éliminent et lancent leurs mots d’ordre, il y a des poètes solitaires qui poussent leurs chansons comme des cris… et ça vous écorche le cœur… Emile est de ceux-là et c’est pour ça que je l’aime » Jacques Bedos
Né en 1947 en Algérie, près d’Oran, catalan-andalou, Emile Lloret bercé par les rythmes et la langue espagnole, compose très jeune, d’instinct.

« Je suis un artiste sans mesure ou démesuré ». Son toucher au piano est unique, il joue avec le souffle. La musique est toujours venue sans effort. La recherche d’une écriture qui lui colle à la peau l’entraîne de bar en bar, de rencontres insolites en lieux malfamés, source d’inspiration.

Au cabaret de la Montagne Sainte Geneviève, il est directeur artistique et chanteur.

De Paris à Avignon (ville d’adoption), son style se précise et le personnage tant dans la vie que sur scène commence à émouvoir son public avec sa voix chaude et rocailleuse.

Emile ne se prend pas au sérieux, ses traits d’humour ponctuent ses chansons.

Il enregistre chez Phonogram, chez Barclay puis, en production indépendante et participe à des émissions de radio, télé, des festivals, des théâtres dont Bobino.

« Je suis un « anartiste »». Entre humour, dérision et émotion, Emile est avant tout un amoureux de la vie et de la scène.

Il se produit trois années de suite au « Trottoirs de Buenos Aires », puis rencontre Jean-Louis Foulquier qui l’invite souvent aux émissions « Pollen » et le programme aux Francofolies.

Il a chanté au Festival de Montauban avec Ferré, Moustaki, Escudero, au Festival de Saint Etienne avec Anna Prucnal et au Festival « Un peu de poésie » avec Richard Bohringer.

Il enregistre en 2005 un CD « Ceux qui reviennent de loin » produit par Alternatives avec ses chansons et celles de Claude Lemesle.

Actuellement, il monte un spectacle avec une comédienne qui dit entre ses chansons des extraits de son livre « L’Ombre des anges, une vie d’artiste ».

Extraits de « L’Ombre des Anges » Réf. FNAC : ISBN 2909 788 44 X

« Vive la liberté ! Vive la bohême ! Vive la pénombre et les aventures humaines et les amis d'un jour et de toujours ! Vive les pingouins et les marsoulins, les parleurs et les beaux-parleurs, les pique-assiettes et les pigeons, vive la galère et les uns pour les autres et les uns sans les autres et sur les autres. Vive tout ! Mais qu'on n'enlève pas sous prétexte de virtuosité, de technique et de réussite, nos émotions, notre sensibilité et notre façon d'être. Pour le reste, chacun a son emploi du temps, son propre planning, ses propres questions, ses propres dépressions, ses nouvelles renaissances, l'art de fermer les portes ou de les ouvrir, sans direction précise, pas même celle de devenir un grand artiste. Mais canard boiteux ou cygne prétentieux, qu'on nous laisse la liberté d'esprit d'écrire et de vivre comme on veut et ce qu'on veut. Tant pis pour l'argent ! Le confort, la sécurité ! De toute façon, on s'emmerde ! Alors, qu'est-c' qu'il y a à perdre ? Une notoriété à acheter, une puissance de guignol ? Des nuits sans amour ? Des mensonges sincères ? Une sincérité qui ment ? De la triche pour être en tête d'affiche ? Des souris et des hommes ? Des monstres à l'heure ? Des rêves sans tristesse et sans mélancolie ? Des vies sans vie ? Non ! Merci ! Direction plein Sud ! Jusqu'au paradis des vagabonds, jusqu'au refus du luxe où il faut toujours paraître et où on ne voit rien du paysage, ni de la vie des gens.

C'est pour les hors-la-loi et les déshérités que j'éprouve un sentiment de fraternité. C'est pour vivre en marge que j'écris et que je vis et que je me sens au meilleur de moi-même ; et c'est pour ça que j'ai le front dans tous les brouillards et le coeur toujours aussi fidèle pour tous les rendez-vous, sans vouloir rien expliquer et vivre ni trop loin, ni trop fort. »

« Je m’en fous des ratés ! Les ratés pour les autres, sont ceux qui ne sont pas rasés d’abord ! Après, t’as ceux qui ne sont rien, qui ne cherchent rien. Ce n’est pas un problème de réussite matérielle, parce qu’à partir de là, Rimbaud, Baudelaire, Van Gogh et tous les autres étaient des ratés. T’as des mecs qui ont du fric, qui ont tout et qui se suicident, on ne sait pas pourquoi, ou qui deviennent des légumes et qui ne pensent plus. Alors, les ratés, c’est qui ? C’est toi ? C’est moi ? Arrête de me casser les couilles avec ça.

Celui qui n’a pas raté sa vie, c’est celui qui fait ce qu’il aime, et qui le fait bien. Au prix de n’importe quel moyen, c’est tout ; la galère, c’est pour les autres, pour ceux qui veulent réussir et qui n’y arrivent pas. Moi, ça ne me concerne pas, ça ne me dérange pas. J’ai passé quinze ans magnifiques et je ne donnerai ma place à personne. D’ailleurs, personne ne veut la prendre !

Tu crois que ceux qui font des concessions, qui se laissent acheter, qui se trahissent eux-mêmes, tu crois que ce ne sont pas des ratés, eux ? Tu crois qu’ils dorment bien la nuit. D’ailleurs, il y en a qui s’en foutent et qui sont tellement bêtes qu’ils en arrivent à ronfler. Les ratés ! Les ratés ! Les ratés, ils n’ont rien dans la tête ; ils se voient à travers un miroir déformant ; ils se trompent sur eux-mêmes ; Le problème, c’est qu’il y en a qui le savent et d’autres qui ne le savent même pas. Alors, qu’on ne me parle plus de ça ; ça me crispe ; ça m’énerve ; personne ne voulait de Van Gogh jusqu’à ce que les marchands découvrent le veau d’or. Van Gogh était donc un raté sur terre et une réussite dans sa tombe !!!


EMILE LLORET AU MONSTER SHOW
envoyé par omery

www.myspace.com/emilelloret

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