Des témoignages effrayants de soldats israéliens confirment que l’agression d’Israël contre la bande de Gaza a bien impliqué des violations du droit international.
L’apparition d’une droite dominante, d’un gouvernement nationaliste en Israël laisse penser qu’il pourrait se produire beaucoup d’autres violations à l’avenir. Les attaques indiscriminées de roquettes par le Hamas sur les civils israéliens constituent aussi un crime de guerre, mais elles n’excusent pas les transgressions d’Israël. Alors qu’Israël conteste certains comptes rendus de soldats, les preuves établissent qu’Israël a commis les six infractions suivantes :
Les tirs d’Israël ont détruit ou endommagé des mosquées, des hôpitaux, des usines, des écoles, une station d’épuration vitale, des institutions comme le parlement, les principaux ministères, la prison centrale et des commissariats de police, et des milliers de maisons.
La loi internationale autorise les morts de civils si l’objectif de l’attaque est militaire, et si les moyens sont proportionnels à l’avantage obtenu. Toutefois, cette notion de proportionnalité n’est pas pertinente si les cibles de l’attaque n’étaient pas, au départ, des cibles militaires. Les employés du gouvernement de Gaza - agents de la circulation, greffiers, secrétaires et autres - ne sont pas des combattants simplement parce qu’Israël considère le Hamas, parti au gouvernement, comme une organisation terroriste. Beaucoup de pays n’estiment pas la violence contre une occupation militaire étrangère comme du terrorisme.
1 434 Palestiniens ont été tués dans l’invasion de la bande de Gaza, 960 étaient des civils dont 121 des femmes et 288 des enfants, selon le rapporteur spécial des Nations unies, Richard Falk. Des avocats militaires israéliens ont instruit les commandants de l’armée que les Palestiniens qui restaient dans les immeubles ciblés après avoir été prévenus de partir étaient « des boucliers humains volontaires », et donc, des combattants. Les tireurs israéliens « ont touché les toits » - c’est-à-dire qu’ils ont tiré d’abord dans les coins des immeubles, avant de frapper des points plus vulnérables - pour « prévenir » les habitants de fuir.
Avec presque toutes les sorties d’une bande de Gaza densément peuplée bloquées par Israël et la pagaille qui régnait à l’intérieur, ce fut un étalage particulièrement cruel [de ce qu’Israël fait] du droit international. Les massacres délibérés qui ne sont pas exigés par une nécessité militaire sont des manquements graves aux Conventions de Genève, et considérés comme des crimes de guerre selon les principes de Nuremberg.
Les personnels politiques et militaires qui ont planifié, ordonné ou exécuté ces infractions éventuelles doivent être confrontés à des poursuites pénales. La nomination de Richard Goldstone, ancien procureur pour les crimes de guerres commis en Afrique du Sud, à la tête d’une commission d’enquête pour déterminer s’il y a eu crimes de guerre par les deux parties lors du conflit de Gaza est une étape importante dans la bonne direction. La force du droit international est altérée quand une nation le viole en toute impunité.
1) - Article 33. - Aucune personne protégée ne peut être punie pour une infraction qu’elle n’a pas commise personnellement. Les peines collectives, de même que toute mesure d’intimidation ou de terrorisme, sont interdites. Le pillage est interdit. Les mesures de représailles à l’égard des personnes protégées et de leurs biens sont interdites. - (Quatrième Convention de Genève)
George Bisharat - Palestine Chronicle / 6 avril 2009 / Info-palestineSan Francisco, le 4 avril 2009 - Palestine Chronicle - Traduction : JPPL’article a été publié initialement par le New York Times du 4 avril 2009.