Après le sentiment d'insécurité, le sentiment d'injustice ?

Publié le 09 avril 2009 par Forrestgump54
Par Jérôme Leroy, écrivain engagé. Les experts n'en finissent plus de s'inquiéter de l'exaspération qui enfle chez les salariés, inquiets probablement parce que cette exaspération remet d'abord en cause leur « parole d'expert » si bien relayée dans les médias tel que Le Monde. Ça se durcit sur le front de la lutte des classes. Le Monde a peur.
Le journal, avec majuscule pas le monde en minuscule, c’est-à-dire les gens. Cette peur était patente dans le titre d’un article publié le 1er avril, en pages Économie. « La radicalisation des conflits sociaux se banalise. » En traduction, cela signifie que quand on ferme une usine pour raisons boursières, en face, on résiste. Et Le Monde trouve ça bien inquiétant, ce que confirme le sous-titre : La violence générée par l’exaspération et le sentiment d’injustice des salariés face à la crise inquiète les experts. Qu’en termes galants ces choses-là sont dites !
J’aime bien l’expression « sentiment d’injustice ».
Pendant des années, on a accusé ceux qui parlaient de « sentiment d’insécurité » de mollesse coupable, de refuser le bombardement des banlieues insurgées, le mitard pour les mineurs, l’estrapade pour les voleurs de mobylette. Il faut croire que si on peut imaginer un traitement de l’insécurité, il est plus difficile de faire la même chose pour l’injustice.
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