Mittal, endetté, encombré par cette usine, préfère la friche à la vente ? L’installation en France du groupe n’aurait donc été qu’une stratégie pour s’emparer d’Arcelor : Le rapt réalisé, au diable Grandrange! Pas question de le vendre à un concurrent ! Fermeture … point barre ! Le groupe serait sur-endetté : pourquoi dans ces conditions refuser une vente?
Nicolas Sarkozy martelait : « L’Etat ne se contentera pas de dire “Y a qu’à”. Nous mettrons l’argent dans l’outil de production s’il le faut. » Concrètement, le Président indiquait que, quel que soit le propriétaire du site, Lakshmi Mittal ou un autre, l’Etat prendrait « à sa charge tout ou partie de l’effort d’investissement nécessaire », qu’il s’agisse de la modernisation des machines ou de la formation des plus jeunes ouvriers. Il s’agit, en clair, de préserver l’emploi coûte que coûte car Nicolas Sarkozy préfère « investir […] plutôt que de débourser de l’argent pour payer des gens qui seront en préretraite ou au chômage ». Ce qui se jouait là allait « au-delà de l’acier et de la Lorraine » mais concernait « la présence des usines en France », ajoutait-il à juste titre.
Un an plus tard, les salariés de l’usine ont apposé sur le site une plaque mortuaire. En lettres d’or : « Ici reposent les promesses de N. Sarkozy faites le 4 février 2008 à Gandrange. »
Sans revenir sur les contestations autour des chiffres, les palinodies sur « licenciements secs ou pas secs », les reclassements etc., ce qui interpelle c’est la pratique du sacrifice d’un équipement industriel par son propriétaire pour ne pas subir la concurrence ; c’est le refus de vente par Mittal qui est la vraie question.
Dans le prolongement de ce premier drame, ArcelorMittal a réuni un comité d’entreprise européen pour annoncer une réduction de production. Le site mosellan de Florange va être mis à l’arrêt complet. Un millier des 2600 ouvriers de l’usine seront mis au chômage partiel “au moins jusqu’en septembre”. Mais sans garantie que la production reprendra à cette date. Cette nouvelle situation de crise ressemble à un “remake” On mesure à l’aune de cette triste histoire la faiblesse des États devant les géants industriels multinationaux.
Le reportage de très grande qualité, mérite d’être visionné
ééé
ééé