Temps de parole et Hadopi : sale temps pour le gouvernement

Publié le 09 avril 2009 par Maudsoulat

Depuis quelques jours, le navire Communication du gouvernement connait quelques soubresauts qui se sont transformés en écueil avec le rejet du projet de loi Hadopi, ce matin, par l'Assemblée Nationale.

Peu de députés présents : 15 députés ont voté pour, 21 contre, 50 députés étaient dans l'hémicycle, soit moins de 10% des effectifs.

Ce rejet de la loi anti-piratage s'explique notamment par le rétablissement, en commission paritaire, d'une motion prévoyant que, même en cas de coupure d'abonnement, les internautes "pirates" continueraient à débourser les euros dûs à leur opérateur. Ce que certains ont appelé la "double peine". Enfin, il faut quand même se méfier des termes journalistiques, la double peine est quand même historiquement beaucoup plus grave qu'une simple interruption des services Internet.

Sur le sujet, vous pouvez lire les articles suivants :

Le Monde du jeudi 9 avril

Ecrans de Libération

Autre galet dans la semelle du président Sarkozy, la comptabilisation de son temps de parole par le CSA. Le Point revient sur la décision du Conseil d'Etat de davantage encadrer ce temps de parole, la collusion étant parfois forte entre le discours du Chef de l'Etat et son rôle de chef de la majorité. Une situation qui n'est pas inédite en France mais qui se pose davantage en ces temps où le Président se fait "hypercommunicant".

Attention cependant : alors que les conseillers du Président verront leur temps de parole décompté au profit des listes ou du parti supporté, l'encadrement du temps de parole du Chef de l'Etat se fera par effet de "compensation" lors de périodes électorales. Si Nicolas Sarkozy emprunte un vocabulaire partisan, l'opposition pourra dés lors lui répondre avec la même durée.

Cela risque de causer quelques cheveux blancs aux sages du CSA et surtout nous permettre de voir émerger une nouvelle rhétorique politique, les faiseurs de discours élyséen ayant sans doute pour nouvelle consigne d'éviter les attaques directement identifiables. La guerre des chronomètres est lancée.

Quant à la loi Création et Internet, elle n'a pas dit son dernier mot puisque Roger Karoutchi, de l'UMP, a d'ores et déjà annoncé que le projet serait rediscuté dés la rentrée des vacances de Pâques. Affaire à suivre donc...