Le salaire des "grands patrons" : une autre bulle ?

Publié le 10 avril 2009 par If

Depuis des semaines, les salaires et avantages exorbitants des "grands patrons" fait polémique. Il est vrai que l'inégalité entre les salaires des PDG et ceux des salariés moyens est criante, et qu'elle est amplifiée par les rémunérations parallèles.

En fait, tout se passe (graphiquement) comme s'il s'agissait d'une bulle ! Est-ce que cela peut en être une ?

En fait, une bulle se forme en économie lorsque des actifs sont surévalués et qu'une telle surévaluation entre dans le cercle vicieux du "ça vaux cher donc ça vaudra encore plus cher".

Dans le cas des salaires des patrons, l'actif qui parait très surévalué, c'est ce qu'il peuvent réellement apporter à leur entreprise : Est-ce 300 fois plus que que leur salarié moyen ? (et encore, 300 est le rapport moyen dans les entreprises du CAC40, c'est plutôt 700 ou 800 fois pour les plus voraces).

Est-ce que cela correspond à un actif ? Plus précisemment, est-ce que cela répond à la loi de l'offre et de la demande sur laquelle est basée notre économie ?


L'offre, ce sont les grands patrons qui se commercialisent eux-mêmes, la demande ce serait les entreprises qui "auraient" besoin d'eux. Mais qui sont ces "entreprises" ? En fait, ce sont les conseils d'administration et de surveillance, composés des patrons eux-mêmes. Et qui fixe l'évolution des salaires ? Les patrons. L'offre et la demande qui provient de la même personne ? C'est ce que l'on peut appeler un cercle vicieux !
Et cela rejoint l'excuses qu'ils se donnent en disant que s'ils n'ont pas ce niveau de salaire, ils seront recrutés ailleurs, voire débauchés à l'étranger (ce qui ne s'est en fait guère vu !).
On peut donc supposer que le retour de la rémunération dans le giron du marché, d'où elle émane, après tout, devrait contribuer à faire exploser cette bulle... Mais elle n'explosera pas d'elle même, et ce retour ne sera pas naturel, car l'éclatement d'une bulle survient lorsque ceux qui achetaient se disent que, finalement, ce qu'ils payaient était excessif. Or les grands patrons ne sont pas près de se trouver trop payés !
Il s'agit donc bien d'une bulle, mais viciée, ce qui est un comble.
On peut remarquer également que cette inflation des salaires a accompagnée la bulle internet de 1999-2000, mais qu'aulieu d'éclater avec elle (et contrairement à la fin du diagramme ci-dessus) elle s'est perpétuée jusqu'à aujourd'hui ! Il ne faut pas s'étonner qu'elle soit aussi nauséabonde !