THE CHASER de NA HONG-JIN

Par Abarguillet

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Persuadé qu'un tueur en série fait disparaître une à une ses filles, un ex-flic devenu proxénète part à la recherche de la dernière. Il a réalisé, en effet, qu'elles avaient toutes rencontré le même client, identifié par les derniers chiffres de son numéro de portable. Joong-ho se lance dès lors dans une chasse à l'homme persuadé qu'il peut encore sauver Mi-jin...Premier film d'un jeune réalisateur sud-coréen Na Hong-jin  que le récent Festival du Cinéma Asiatique de Deauville a couronné du Lotus Action Asia 2009, ce polar atypique et débordant d'énergie entraîne le spectateur dans une traque éperdue, où l'horreur et l'action le disputent à l'humour noir et à la tragédie, tandis que se dessine peu à peu le personnage d'un anti-héros cynique aussi peu conventionnel que possible dans une mise en scène un peu brouillonne qui ne permet pas à cet opus de rivaliser avec ses illustres prédécesseurs  Old boy et  Memories of Murder.



Ce serial killer terrifiant à maints égards, souvent inutilement violent et très typiquement sud-coréen par sa noirceur, nous fait assister pendant 2h 30 à une chasse à l'homme impitoyable dans les rues tortueuses de Séoul, labyrinthe inextricable visité la plupart du temps de nuit, dans une lumière glauque qui rend encore plus oppressante cette ville tentaculaire. D'autre part, l'oeuvre n'est pas dénuée d'une arrière pensée démagogique, car il est évident que l'auteur ne cesse de pointer du doigt un état incompétent, ainsi qu'une humanité pitoyable et des fonctionnaires pour la plupart véreux, versant dans l'apologie de la justice individuelle. Ainsi  The Chaser  est-il, au final, une histoire cruelle, sans grand espoir de rédemption, un film ténébreux qui nous révèle l'homme sous son aspect le plus bestial et le plus désespérant, donnant le ton a ce que fut, dans l'ensemble, le Festival Asia de Deauville 2009. D'autant que la fin, qui tire en longueur, nous donne la sensation que l'image finit par s'épuiser.