Les gros champis parigots au chèvre et gingembre

Par Estebe


Hou, ça faisait des lustres. Ça boume chez vous?

Tiens l’autre jour, sans trop savoir pourquoi, sur l’étal du marchand, ces gros champignons de Paris nous ont procuré une soudaine bouffée de paix intérieure. Tout blancs, tout ronds, tout cons, ils nous attendaient là, sans moufter, benoîts et pépères, somnolant sous leurs chapeaux rigolos. On notera au passage que les champignons de Paris figurent probablement parmi les créations les plus simplettes de Notre Barbu Tout Puissant. Pas une once de conversation. Pas un sou de caractère, ni de malice. Mais une indéniable candeur bonhomme, qui fait de ces champis-là des bouées d’innocence dans la tempête d’une modernité mercantilo-technologico-libérale carnassière et polluante. Et toc.
Bon, on se calme. Et on file en cuisine.


Au menu: six gros champis parigots farcis au chèvre, gingembre et tomates séchées. Une recette solidement roots, réalisable fingers in the nose le temps d’un slow des Platters, pour une vraie satisfaction buccale au final.
Lavez les champignons, extrayez les pieds, oignez l’intérieur des chapeaux d’huile d’olive. Puis demandez à une fillette qui passe par là de hacher les pieds avec quelques brins de persil plat.
Emincez mini deux tomates séchées, une gousse d’ail et l’équivalent d’un orteil de gingembre frais.
Touillez le tout avec un petit chèvre frais. Assaisonnez sans mollesse.
Puis farcissez les têtes (hu, tu me farcis pas la tête, toi).


Hop, au four, à 180°, pour une petite vingtaine de minutes.
Le temps de déboucher un rouge de Loire à la chair aérienne et au fruité gracieux; par exemple la très gracile et naturelle cuvée de printemps les Ardilles du Domaine du Moulin à Cour-Cheverny. Light et sexy comme Betty Boop.


C’est tout, les copains. Mais on remet le couvert dès demain, avec une révélation mafflue qui va vous en boucher un gros coing.

Bye