Grenelle de la téléphonie : pour mettre tout le monde sur la même longueur d'ondes ?

Publié le 22 avril 2009 par Ressol

Ce jeudi 23 avril, tous les acteurs du Grenelle de l’environnement seront réunis pour « faire le point » sur les risques et la réglementation applicable en matičre de téléphonie mobile. FNE sera présente et se battra pour l’application du principe de précaution. Explications.

Un Grenelle des ondes pour quoi faire ?

FNE regrette les conditions d’organisation de cette réunion. La concertation aurait dű ętre réalisée avant l’octroi de la 4e licence de téléphonie mobile, pas aprčs.

Par ailleurs, il semble que tous les acteurs viendront avec des préoccupations différentes : le Gouvernement souhaite faire le point sur les risques, les opérateurs souhaitent faire le point sur les actions en justice et les associations veulent arracher des décisions concrčtes sur l’évaluation du risque, l’information et la participation des citoyens ainsi que la maîtrise de la prolifération des antennes.

Pour José Cambou, responsable santé environnement de FNE : « La tenue de cette table ronde est déjŕ une premičre victoire car elle prouve qu’il y a un problčme, quoi qu’en pense le Premier ministre. Nous allons mettre le dossier sur la table pour qu’il ne soit plus réglé sous la table ! "

Mais José Cambou prévient : « Pour sortir du brouillard il ne suffira pas de faire le point sur le problčme des antennes ! Nous attendons que nos propositions soient discutées et reprises dans le projet de loi Grenelle II sous forme d’amendements gouvernementaux ou parlementaires. »

Moins de publicité, plus de démocratie

FNE n’a pas attendu le Grenelle des ondes pour s’en préoccuper. Rappelons qu’elle s’est battue en 2005, au sein du Comité Coppens pour l’inscription du principe de précaution dans la Charte de l’environnement.

Lors du Grenelle 2007, dont elle a été un partenaire central, FNE avait déjŕ porté des revendications concrčtes pour en sortir. Malheureusement, le lobbying est passé par lŕ et a męme réussi ŕ effacer du projet de loi Grenelle II qui sera bientôt discuté, un article qui soumettait les antennes ŕ permis de construire !

Arnaud Gossement, porte parole, de FNE déclare : « Les opérateurs ont mis la charrue avant les bœufs et commercialisé leurs produits sans évaluation ni concertation préalables. Résultat : l’inquiétude et les actions en justice. Comment les opérateurs ont-ils pu penser que le citoyen n’est qu’un consommateur ? L’engouement du second pour les portables ne signifie pas que le premier ne se pose pas de questions ! Notre but est clair : un développement soutenable de cette technologie qui doit se mettre ŕ l’heure de l’économie verte. Le problčme ne sera pas réglé par de la publicité ou du greenwashing mais en appliquant le principe de précaution ».

Voici nos principales revendications :
 Que l’Etat organise et garantisse une recherche sérieuse, transparente, publique et indépendante sur tous les risques liés ŕ la téléphonie mobile
 Qu’une étude épidémiologique soit réalisée sur les effets des radiofréquences, notamment auprčs des populations vivant ou travaillant ŕ proximité des antennes-relais,
 Que la question de l’hypersensibilité soit étudiée sérieusement par des experts indépendants,
 Que l’Etat applique avec rigueur les recommandations de l’Afsset et de la Commission de sécurité des consommateurs
 Que soit décidé un moratoire sur toute décision d’implantation de nouvelles antennes tant que l’avis de l’Afsset, attendu pour septembre 2009, n’est pas rendu public et ses résultats rediscutés en formation « Grenelle ».
 Que le vote ŕ l’unanimité soit imposé dans les assemblées de copropriétaires saisis d’une demande d’installation d’antennes dans leur immeuble.
 Que les locataires, notamment locataires des logements sociaux, soient vraiment consultés,
 Que les collectivités locales aient les moyens d’encadrer la prolifération des antennes relais, notamment ŕ proximité des établissements sensibles,
 Que tous les emballages et notices fassent l’objet d’un affichage ŕ caractčre médical sur les risques
 Que des cabines téléphoniques demeurent installées sur le domaine public.