Une erreur judiciaire évitée avec l'aide d'un détective

Publié le 20 avril 2009 par Alain Rousseau

Après cinq années de procédure, six anciens lycéens accusés de viol ont été acquittés le 9 avril 2009 par la Cour d'Assises des mineurs de Dijon.

Condamnés en première instance à des peines allant d'un à trois ans de prison ferme (sans mandat de dépôt alors qu'il s'agit d'un crime !), les six anciens élèves étaient accusés d'avoir violé en réunion, dans les toilettes de l'établissement et à deux reprises, une femme de ménage. Ce verdict ressemblait fort à une demi-condamnation de jurés qui n'étaient pas convaincus de leur culpabilité. Lors du procès en appel, la Cour d’Assises des mineurs a finalement estimé que la plaignante avait menti.

Ce procès a de nouveau soulevé le problème des instructions menées uniquement à charge. La contre-enquête pénale du détective Roger-Marc Moreau et l'énergique défense des avocats des accusés, notamment Maître Sylvie Noachovitch, ont permis de mettre à jour les lacunes et les invraisemblances de l'enquête officielle : pas de reconstitution, aucun des trois cents élèves interrogés, et surtout l'instruction n'avait pas pris en compte le fait que cette femme de ménage avait déjà accusé un de ses collègues de l'avoir violée en 1991. Celui-ci avait passé vingt-deux mois en détention provisoire avant d'être relaxé. L'audience a finalement basculé en faveur des accusés au moment où une vidéo, où l'on voit l'un des accusés se faire extorquer des aveux par un commissaire de police, a été diffusée.

Pour voir la réaction de Maître Noachovitch après le verdict, cliquez sur l'image ci-dessous :