Contents en Banque

Publié le 23 avril 2009 par Cyrilboyer


Un paquet de gens ont endossé à tour de rôle le costume du méchant : les Anglais, les Allemands, les Russes, les Chinois, les protestants, les juifs, les arabes, les bolchéviques, les fondamentalistes musulmans, les requins, les extraterrestres, les morts-vivants, les laboratoires pharmaceutiques, les marchands de cigarettes, les oiseaux… on pensait avoir épuisé le stock.
Et puis non, finalement, on avait oublié les banquiers. Il n’y a pas de raison. En attendant les boulangers, les dyslexiques ou les fraiseurs-tourneurs.
Alors, maintenant qu’on est tous convaincus de la foncière nocivité des banquiers, comment faire pour les reconnaître et s’en prémunir ? Ici on devrait être assez bien placés pour le savoir, Luxembourg étant un lieu où les banquiers s’épanouissent, où ils ne se contentent pas de rester derrière leurs écrans mais osent même sortir en bande ou s’acheter un sandwich comme si de rien n’était. Il y a même une banquière qui dort dans mon lit tous les soirs depuis quelques années. C’est dire.
Premier indice, le banquier est malin. Plus fort que Robin des Bois, qui prenait de l’argent aux riches pour le donner aux pauvres ou qu’Al Capone qui prenait de l’argent aux faibles pour le garder pour lui, le banquier a inventé de nouveaux modèles économiques :
  • Bernard Madoff : il prend de l’argent à 100 riches qui arrivent chez lui pour le redonner à 10 riches qui en repartent. (système qui a montré ses limites quand le nombre de riches qui partent sont plus nombreux que ceux qui arrivent).
  • L’organisme de crédit prend aux pauvres l’argent qu’ils n’ont pas encore pour le revendre aux riches qui veulent faire des placements (système qui a montré ses limites quand le salaud de pauvre s’avère incapable de rembourser sa dette).
    Prudence donc avec toute personne qui vous semblera un peu trop intelligente.

Autre élément différenciateur : Le banquier a un secret. Au Luxembourg, en tout cas. Le truc que si tu le dis à tout le monde, le Luxembourg s’effondre – même si les clients ne viennent au Grand Duché que parce qu’ils sont attirés par le talent des gestionnaires locaux. C'est d'ailleurs pour cela que les coffres forts des chambres de l’Hôtel Royal sont assez grands pour contenir une valise. Alors on fait croire qu’on n’a rien à cacher, ce qui est en général le meilleur moyen de reconnaître ceux qui n’ont pas la conscience tranquille. Si vous voyez quelqu’un qui sifflote dans la rue, vous pouvez vous méfier.
Enfin, le point qui vous permettra de trancher : le banquier se cache. Ce serait trop facile s’il se promenait en costume Hugo Boss avec son parachute doré sur le dos et une valise à roulettes pour transporter son paquet de stock options. Quelqu’un qui roule en petite voiture ? Suspect. Quelqu’un assis sur un banc qui donne du pain aux pigeons ? Suspect. Quelqu’un qui lit L’Equipe en buvant une bière au Café des Sports ? Suspect.