Découvrez John Dee Holeman!
Comment passer l'une des seules semaines où les trois aînés ont débarrassé le plancher pour aller envahir celui trop propre des grands-parents, dans de mauvaises conditions?
Soyez malade les trois premiers jours pour ensuite passer le relais à la drôlesse et vous aurez une idée du tableau. Car une gamine seule alors qu'elle est d'habitude entraînée dans les jeux de ses frères qui ainsi la surveillent à votre place, et malade en plus, c'est la mort lente. La pauvrette ne veut rien à part jouer au bébé kangourou avec maman. Et la maman kangourou qui rate son jour de garderie, c'est moi! Je ne sais pas si elle trouvera trop de bébés en plastique dans son assiette pour son anniversaire en août celle-là. Comment? Oui chez nous on met les cadeaux d'anniversaire dans les assiettes, c'est comme ça.
Moi qui comptais faire mille et une choses passionnantes cette semaine, j'en suis réduite à être déjà à jeudi après-midi lestée d'une gamine malade pour, avant demain soir, avoir refait quatre lits superposés, préparé un sac de départ en classe de mer, fait les comptes et payé les factures, fait les courses et préparé un repas complet pour neuf personnes à emporter samedi matin à la campagne où mes beaux-parents ramènent les gosses comme des fleurs à peu près dans ces eaux-là. Pour la baby-sitter dont j'ai besoin pour demain soir, puisque nous avons été invités, une fois n'est pas coutume : j'ai vu la jeune fille avant-hier; ma gamine a attendu qu'elle ait franchi le seuil pour tout dégobiller par terre et sur ma robe à la Bree, comme ça c'était fait.
J'espère qu'elle va effectivement venir, surtout que je lui ai proposé 6 euros de l'heure seulement au lieu de 8,50 habituels à Verte-Ville.
Je sais ce que je vais faire en septembre comme travail : baby-sitter, et en route pour la fortune! Surtout que c'est 6 euros juste pour être dans mon appart, éventuellement devant un film, au lieu du sien dans l'immeuble... Cette fille a une chance folle d'être tombée sur une famille comme la nôtre, et si ça se trouve elle est en train de se dire la même chose dans l'autre sens. Mais elle a l'air gentil et dégourdi. En plus elle s'appelle Ninon, presque comme ma petite, c'est un signe, non?
A vrai dire je n'ai rien envie de faire de tout cela. J'ai envie de lire, d'ouvrir un deuxième blog, et de chercher un emploi. Rien qui comporte un gnôme hurlant ou même plusieurs à l'horizon. Les écoles, les garderies ou les lits sur lesquels on peut faire des siestes sont des endroits très trèèès bien.
Mais la liste est loin d'être finie! Je dois aussi prendre des rendez-vous médicaux pour tous ces turlupins à pattes, préinscrire mes gamins dans tout ce que Verte-Ville comporte d'activités pour l'année prochaine, renvoyer ma centrale vapeur chez Lidl (elle a tenu neuf mois, brave fille! Heureusement j'ai des bons plans de remplacement chez Madame Electroménagère), acheter une vraie nappe pour vraie table de famille, écrire à mon cadet dont l'anniversaire tombera en pleine classe de mer, et je suis sûre d'en oublier.
Je n'ai plus qu'à aller au square retrouver les copines...
...avec une gamine à 38 °...qui vient de s'endormir....
Bon, ben c'est rangement de paperasse alors, il ne faudrait quand même pas que je me mette à croire que parce que je ne travaille pas j'aurais le droit d'aller au soleil. La seule différence avec les salariés c'est que je ne suis pas payée, c'est tout!
Mais tout cela n'arrivera pas en entacher ma bonne humeur! (car depuis tout à l'heure, j'étais de bonne humeur, figurez-vous.)
En effet récemment j'ai trouvé le blog de Gaëlle, dont le thème est la conciliation vie privée-vie professionnelle et les valeurs du travail, qui ne peut que forcément m'inspirer. Moi qui suis rentrée en région parisienne il y a 1 an après deux ans et demi dans le Nord, elle voulait tout savoir et je lui ai tout dit!
Sachez cependant que le Nord ce n'est pas partout si mal : c'est vrai qu'on y rencontre aussi des gens super extras. Il faut juste éviter de se retrouver en appart dans un bled avec quatre mioches sur les bras, c'est tout.
Et arrêtez de dire partout que je suis bavarde sous le fallacieux prétexte que je puisse répondre sans m'en rendre compte à quatre pages d'interview : je n'aime pas les pipelettes.