La grande lessive... avant la grande braderie ?

Publié le 24 avril 2009 par Jean-Philippe Immarigeon

Attention, zone à risque pour l'Amérique : le dossier des tortures (Vous le saviez, vous, que l'Amérique avait torturé ? Oui, parce que vous aviez lu la presse américaine qui justifiait l'usage de telles méthodes au nom de l'efficacité - tandis que le Pentagone projetait aux membres du Congrès La Bataille d'Alger -, mais il semble que les Américains ne se lisaient pas... ou qu'ils aient la mémoire très courte.), les tortures, donc, empoisonnent la vie politique américaine, et sont devenues en quelques jours le principal sujet de conversation, tandis que l'économie dévisse.

C'est la grande lessive. Or l'Amérique n'a pas les reins assez solides pour ouvrir les placards aux cadavres : soit la bonne conscience puritaine se disculpe très vite, une nouvelle fois, soit l'Amérique se précipite dans un gouffre dont elle ne sortira plus : se remettre totalement en question. Le rêve américain n'y résistera pas.

Un sujet très simple parmi d'autres : comment la Maison Blanche a-t-elle pu ouvrir Guantanamo et ordonner des tortures, sur le fondement des pouvoirs propres que lui attribue une constitution dite de type présidentiel, hypothèse impossible dans un régime parlementaire européen (par exemple...) ? La réponse est dans la question. Comment le Congrès s'est-il vu retoquer son projet de retrait d'Irak voté en avril 2007, par un droit de veto lui aussi inconnu dans les démocraties européennes et survivance de l'ancien régime monarchique ?

Je continue...?

Il ne faut pas que les Américains entrent dans ce débat, ils n'en sortiront pas indemnes, et nous non plus. Que serait l'Amérique dans Custer, sans Capone, sans Hoover, sans Nixon, sans Bush ? Une Amérique civilisée, ça ressemble rait à quoi, je vous le demande !? Si c'est pour finir par ressembler à la vieille Europe, c'était bien la peine de faire tout ce cinéma !