La tartine au radis et l’affaire du séré ovin

Par Estebe

Coucou, les salamandres à quatre orteils (si j'ose)

L’autre jour, le crémier nous a fait un cadeau. On échangeait en sa compagnie quelques propos lestes autant que spirituels sur la météo, la grippe porcine et le crottin de chavignol, quand il nous a lancé, comme ça, sans ambage et au débotté: «Tiens, je viens de recevoir ça. Prend un pot à la maison. Goûte. Et dis-moi ce que tu en penses
Huuuuuu. On en était tout chose. Parce que, voyez-vous, se retrouver sacré grand goûteur du crémier, c’est quand même une promotion colossale. Et une sacrée responsabilité avec ça. Pensez, si on se plante. Si on lui dit: c’est bon, alors que c’est naze. Ou si on lui dit: c’est naze, alors que c’est bon. Hein? Voyez l’angoisse?


Le dit machin, c’était un séré bio de brebis suisse.
Le séré - ou sérac - désigne d’ordinaire sous nos cieux helvètes un fromage de lactosérum, maigre, relativement ferme et compact, que l’autochtone aime à poêler en se poilant.
Pour le coup, il s’agissait d’une crème, fluide et gracieuse, un poil corsé, et somme toute distrayante en bouche.

On en a illico fait une tartinade de séré ovin au radis et ciboule, qui a provoqué des pâmoisons en cascade lors de l’apéro qui a suivi.
Coupez quelques radis en lamelles microscopiques. Taillez la ciboule en minirondelles de la mort. Touillez le tout avec le séré. Piment d’Espelette. Sel, poivre. Re-sel, re-poivre. Re-piment. Et quelques graines de sésame noir, pour amener à la composition un peu de dynamique chromatique (très important, la dynamique chromatique).
Sur du pain grillé, c’est de la balle.
Tchou !

NB: Pas vraiment supersonique le post du jour. Mais il y a aussi de petites choses que l’on ne peut garder pour nous.
NB2: Vous avez acheté Une Odyssée Américaine, le dernier Jim Harrison? Pas encore? Gardez vos sous. Bien au chaud. L’est nul. Long, vain, vide. Merci Mamie Slurp.