Critiques arabes contre Ahmadinejad

Publié le 29 avril 2009 par Drzz

Sans doute,  le  président iranien, a réussi   à  provoquer un esclandre international grâce à son discours anti-sémite et anti-israélien, la semaine dernière, à la conférence onusienne à Genève . Mais ce qui est moins connu , c’est  que son discours a aussi  fait l’objet de vives  critiques  auprès de certains intellectuels arabes qui n’ont pas  hésité à  manifester  leur colère contre Ahmadinejad.

Les protestations contre  les propos funestes  du  dirigeant  iranien  se sont manifestées surtout dans la presse arabe « en exil », qui bénéficie certainement d’un vaste  champ de liberté.

Ainsi nous pouvons lire,  par exemple, dans un quotidien arabophone  Londonien,  cet  article qui est mis en ligne car il porte représentatif de l’état  d’esprit de certains intellectuels, dans la région,  face au nain persillé qui rêve de se nucléariser.

(..)  "A quoi peuvent donc bien servir les paroles du président iranien pour la question palestinienne ou le retour des territoires arabes conquis?" s'interroge le 21 Avril 2009, Tarek el-Hamid, le rédacteur en chef du grand quotidien arabe, Asharq al-Awsat, qui reproche également à Ahmadinedjad de n'avoir réussi qu'à "unifier la communauté internationale autour d'Israël".

Tarek el-Hamid précise  "Lorsque le président iranien, Mahmoud Ahmadinedjad, a discouru hier, en attaquant Israël et décrivant l'Etat hébreu comme raciste - au cours du Sommet contre le racisme dénommé "Durban II" - il s'est plus adressé à nous-mêmes qu'à la communauté internationale (…) Ce qu'il a dit hier constitue une version allégée des paroles qu'il prononce régulièrement.

 



(...)  Le président iranien a déjà promis par le passé d'effacer Israël de la carte, l'a décrit comme illégitime, a affirmé qu'il ne pourrait subsister, et que la Shoah n'était qu'une fable

 


(…) Les arabes ont fait six guerres à Israël, en dehors des dernières opérations qui doivent également être considérées comme des conflits armés. Nous avons compté des centaines de milliers de morts et de blessés. Nos villes et nos terres ont été conquises et nous avons perdu des trésors extraordinaires.

 

Est-ce que des paroles nous servent à quoique ce soit aujourd'hui ?

 

Est-ce que l'Iran a perdu ne serait-ce qu'un seul arbre dans la lutte pour la Palestine ?

 

Téhéran a-t-il sacrifié ne serait-ce qu'un seul mort au front contre Israël ?

 



Notre mémoire à court terme nous rappelle que les Iraniens n'ont pas participé à la dernière guerre à Gaza, sur instruction des plus hautes autorités de l'Iran" accuse encore Tarek el-Hamid, qui conclut son éditorial sur l'affirmation : "Nous avons besoin d'actes et non de paroles".

 

Signalant enfin que l’écrivain d’origine égyptienne, Magdi Khalil,  avait déjà critiqué,  avant même la tenue de cette conférence, le 19 avril dernier,  l'invitation d'Ahmadinejad à Durban II en déplorant qu’un président raciste soit invité à participer à une conférence contre le racisme :

« Tout d'abord, il me semble évident que les délibérations se focalisent sur Israël, sur la base de ce qui s'est passé en Afrique du Sud en 2001.  La deuxième chose qui est très claire est la présence du président iranien.  Ce président raciste va participer [à une conférence] contre le racisme.

 



(…) Permettez-moi de déclarer très simplement que la conférence d'Afrique du Sud s'est focalisée sur la question du sionisme, de savoir si sionisme équivaut à racisme. Mais nombreux sont ceux dans le monde qui estiment que la loi religieuse islamique telle qu'elle est appliquée en Somalie,  en Afghanistan,  au Soudan  et  en Arabie saoudite,  est pire que le racisme ».

Extraits d'une interview de l'écrivain américano-égyptien Magdi Khalil, diffusée sur Al-Jazeera le 19 avril 2009.

Ftouh Souhail, Tunis