Isabelle Bois et Valentina Tortorella de Ragazze Ornamentali

Publié le 04 mai 2009 par Littlestylebox
L'Atelier de Creation Ragazze Ornamentali est l'oeuvre d'un collectif réuni autour des personnalités d'Isabelle Bois et Valentina Tortorella. Toutes deux issues du milieu de la mode, elles ont décidé de lancer leur propre ligne d'accessoires de luxe, créant des pochettes aussi belles que pratique dans des matières à craquer: veau gras délicat, buffle au toucher velours, satin de pure soie, alligator précieux...
L'ouverture de la première boutique Ragazze Ornamentali a été l'occasion unique de rencontrer Isabelle Bois et Valentina Tortorella, sur un escabeau dans la boutique en travaux (Isabelle est à gauche, Valentina à droite).
Comment est née l'aventure Ragazze Ornamentali ?
Isabelle : Valentina et moi nous sommes rencontrés il y a plus de 10 ans dans le cadre professionnel. Nous sommes rapidement devenues amies. Je suis designer et Valentina styliste. Nous avons toutes les deux travaillé pour un certain nombre de marques, parfois sur des projets communs.
Mais cela fait un moment que nous avions envie de se lancer et d’exprimer à travers une collection notre vision de la féminité, des accessoires et de l’univers du luxe.
Valentina : Cela fait environ un an que nous avons démarré sur le projet. Nous avons organisé une première présentation avec un événement le 31 janvier dans une galerie. Et nous ouvrons notre première boutique le 29 avril.
Quel est l'esprit de la collection ?
Valentina : La première collection sera de la maroquinerie pour femme, que nous concentrons sur quelques formes clés. La maroquinerie est notre cœur de métier grâce à nos expériences précédentes.
Isabelle : Elle sera composée de pochettes : nous les voyons comme le boudoir contemporain nomade de la femme, un espace intime où la femme peut mettre tout son univers. C’est pour nous l’accessoire essentiel, un objet dont la femme ne voudrait jamais se séparer.
Bien sûr, quand nous parlons de boudoir contemporain, nous ne partons pas sur l’idée du boudoir ancien mais d’un endroit où la femme peut se retrouver dans son intimité, face à elle-même et à son regard. C’est pour cela que la première chose que l'on peut voir lorsqu’on ouvre nos pochettes est soi-même, grâce au jeu du miroir intégré au rabat.
Quelles sont les particularités de ces pochettes ?
Valentina : Nous avons cherché à créer des pièces que les femmes vont garder, pas des produits de mode.
Isabelle : Les pochettes ont un côté très structuré, très intemporel, très fonctionnel tout en assumant une touche ornementale, par un travail sur des matières très précieuses. Elles correspondent à notre vision du luxe : par la qualité des matières et du savoir faire. Les cuirs vont vieillir et se patiner.
Chaque pièce est réalisée en Italie par de petits artisans. Elles sont toutes uniques.
Valentina : Nous garderons cette approche sur les produits qui vont suivre, que ce soit les parfums, la papeterie ou les objets d’intérieur mais toujours avec cette volonté d’aller chercher la qualité de la réalisation et le meilleur savoir-faire…
Isabelle : Et pour les bijoux aussi !
Valentina : Pour revenir aux sacs, nous sortons un peu de la vision classique de la maroquinerie. Notre statement est d’avoir une façade très épurée, où seule la richesse de la matière est mise en avant.
Les chaines sont en laiton cuivré couleur or rose. La cliente pourra choisir entre un chaine de taille moyenne ou grande. Elles peuvent s’enlever pour transformer le sac en vrai pochette.
Elles sont ornées d’un ruban, utilisé également dans la construction du sac.
Et bien sûr, on trouve notre miroir dès qu’on ouvre le sac.
Notre logo se retrouve uniquement à l’intérieur avec un joli travail d’embossage et de sérigraphie.
A l’intérieur, la finition est rose et toutes nos teintures de tranche sont d’un joli carmin. Ce sont des couleurs très féminines. Dans l’ensemble, nos couleurs sont issues du monde du maquillage.
Isabelle : Nous souhaitons également travailler sur la personnalisation des pièces. Chaque miroir peut être gravé au nom de la personne qui l’achète. Ensuite, nous développerons tout un travail de personnalisation des produits avec la possibilité de choisir les associations de matière.

D'où vient le nom Ragazze Ornamentali ?
Valentina : Ragazze Ornamentali peut se traduire par les filles ornementales. C’est à la base une phrase de Pasolini qui est sortie dans les Scritti Corsari de mai 1974. Il s’oppose à la vision conformiste de la société italienne de l’époque. Les féministes de l’époque, des femmes se battant pour l’émancipation, le droit au divorce ou à l’avortement, étaient toujours considérées comme des filles ornementales par les italiens : de beaux arcanes qui ne servaient qu’à mettre en valeur l’homme. Cette phrase nous touche et nous la prenons à différents degrés. Pour nous la femme se retrouve dans l’équilibre entre l’affirmation de soi et de sa liberté mais aussi la revendication de sa féminité, justement la partie ornementale.
Isabelle : Effectivement, chacun peut faire une lecture différente de cette phrase. Nous voulons parler à une femme qui s’affirme mais qui ose également la touche d’ornement, bien sûr sans ostentation. Ainsi, nos sacs sont très simples et graphiques mais il y a de l’ornement dans les matières, les détails, le miroir intérieur. C’est un objet du désir, c’est un bonbon pour l’âme de la femme. Nous voulons travailler sur des accessoires qui donnent du plaisir à la femme.
Valentina : Ragazze Ornamentali n’est pas seulement une phrase de Pasolini mais c’est également la vision d'Ivo Bonacorsi. Cet artiste peintre italien a beaucoup travaillé sur l’art conceptuel et surtout sur la puissance visuelle des mots. Sa représentation puissante du Ragazze Ornamentali est devenue notre signature. Je veux justement souligner ce point : ce n’est pas une démarche que nous réalisons à deux, mais le fruit de la synergie d’un collectif artistique composé également d’artistes, de graphistes, de metteurs en scène…
Isabelle : Pour Ragazze Ornamentali, nous parlons plus de notion d’atelier de création que de marques. Nous souhaitons rassembler les compétences de chacun dans cette vision que nous partageons.

Où sera distribué Ragazze Ornamentali ?
Isabelle : En plus de la boutique, nos pochettes seront distribuées à partir de cet été dans un certain nombre de multi-marques à Athènes, Dubai, Beyrouth et New York…
En terme de prix, nous sommes dans le luxe ?
Valentina : Les sacs vont de 900€ jusqu’à 5000€ pour un alligator. Les matières sont exquises : ce sont parmi les meilleurs tanneurs français qui nous fournissent leur cuir. Nous choisissons l’excellence dans tout les savoir faire. Il y a également une dimension éthique dans nos accessoires. Nous produisons en Italie en essayant d’être le plus écologique : les tannages sont sans chrome, les finitions sont à l’eau, sans solvant.
Isabelle : Nous ne faisons aucune concession sur la qualité, je pense que les prix sont d’une grande transparence. Nous n'avons pas lésiné sur les détails, les matières et le savoir faire.
Pourquoi avez vous choisi de vous installer dans le Haut Marais, plutôt que près des grandes rues de luxe comme Montaigne ou le Faubourg St Honoré ?
Valentina : On retrouve ici un côté plus authentique que ce qu’on peut voir du côté du Faubourg St Honoré, même si c’est vraisemblablement plus facile de positionner ce type de produits sur une telle rue. Nous avons choisi une rue qui nous ressemble plus. Nous ne sommes pas une marque mais un atelier de création, c’est pour cela que le Marais nous correspond plus et nous représente plus.
Isabelle : Nous arrivons avec notre vision du luxe qui ne se limite pas au Faubourg St Honoré. Mais c’est aussi une démarche affective, nous aimons ce quartier. C’est notre petite maison, il y a un côté très intime qu’on ne pourrait pas avoir ailleurs. Et ce sera également un espace de travail, de showroom, il y aura des événements organisés. C’est un lieu évolutif qui ne sera pas une simple boutique.
Est-ce qu’après 10 ans d’amitié, vous avez connu des moments difficiles ?
Isabelle : Il y a énormément de respect entre nous. A partir du moment où on a une idée de collectif, nous n’avons pas de raison de nous battre pour des raisons d’ego. C’est vraiment dans le binôme qu’on a trouvé cet épanouissement. Nous tenons à cette notion de synergie.
Valentina : Actuellement, nous pouvons dire que les difficultés sont plutôt loin… Mais si elles arrivent, je suis sûr que nous saurons les surmonter ensemble…
Merci Isabelle et Valentina !





Ces nouveaux objets de désir sont vendus en France exclusivement à la boutique Ragazze Ornamentali
9 rue de Normandie, 75003 PARIS.

La boutique est ouverte depuis le 29 avril.
Pour plus de renseignements: www.ragazzeornamentali.com