Money is money

Publié le 06 mai 2009 par Alain Hubler

Hier soir, peu avant minuit, le débat battait son plein sur le projet Métamorphose et sur l’initiative populaire « Pour l’installation des stades d’athlétisme et de football du projet Métamorphose dans la région de la Pontaise ». La libérale Isabelle Truan avait demandé peu avant le vote secret pour la conclusion centrale du préavis municipal. Un vote secret censé permettre à chacun de voter en dehors de toute pression mais surtout sans avoir de comptes à rendre à personne.

Mais le propos de ce billet n’est pas là.

L’heure fatidique à laquelle le carrosse de Cendrillon se transforme en citrouille approchait. Pour les conseillers communaux, pas de risque de cet ordre. Au contraire, une bénédiction est en vue : une séance de relevé, soit une séance supplémentaire, sans convocation, qui a lieu le lendemain de la séance initiale. Tout cela parce que lorsque, dans la nuit, au moment où les deux aiguilles de l’horloge se superposent on change de jour, donc de séance.

Sur les six conclusions du préavis, l’une devait donc être votée à bulletin secret et nécessitait un décompte manuel des suffrages. Ce qui devait arriver arriva, minuit sonna et nous entamâmes une nouvelle séance. Coût de l’opération : 8000 francs soit 80 francs par conseiller. La séance n’allait pas durer bien longtemps et le président la clôtura à minuit douze. Huitante francs pour douze minutes, soit 400 francs de l’heure. Pas mal. Trop à mon goût.

Comme je me doutais bien que cette séance supplémentaire allait durer le temps d’un gros soupir, je fis auparavant la tournée des chefs de groupe pour leur demander s’ils étaient d’avis de renoncer aux jetons de présence de cette minuscule séance de douze petites minutes. Les réponses furent variées :

« Tu veux que j’en parle à mon groupe ? » [Ben oui, ballot !]
« Heuh … », puis un de ses collègues de parti : « Mais oui, bien sûr c’est évident. » [Tiens, un qui réfléchit plus vite que le chef]
« J’en parle et je te redis. » [C’est ça cause, cause …]
« Moi je n’ai rien contre, j’en parle à mon groupe. » [Une lueur d’espoir …]
« Pas question, cet argent va au parti et le règlement est le règlement ! » [Ouh ! les vilains rapiats !]

Bref, à une exception près, je n’avais pas déclenché un enthousiasme débordant et je me rendais compte une fois de plus que l’argent est le nerf de la guerre et qu’il n’y a pas de petit profit. Selon le président, on en reparlera dans quinze jours.

Ah, j’allais oublier ! je vous laisse vous amuser à déterminer qui a dit quoi. Ne comptez pas sur moi, je ne suis pas une balance.

  • Crédit image : photo Jean-Bernard Sieber.