Manger sous l’occupation

Publié le 07 mai 2009 par Degusto75

Demain nous sommes le 8 mai et comme beaucoup le savent ce jour férié commémore un grand moment de notre histoire : l’armistice du 8 mai 1945.

Le 8 mai 1945 est un jour de liesse pour la France puisque ce jour là est proclamé la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie et avec elle, la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.

Aujourd’hui férié (par François Mitterrand), la France est actuellement le seul pays commémorant par un jour chômé la fin de la guerre en Europe.

Aujourd’hui l’armistice nous semble loin mais pour ceux qui ont connu les privations de la guerre, cette date restera a jamais gravée.

En 1941, avec les réquisitions opérées par les Allemandes et l’arrêt des échanges commerciaux, la France connaît une période de pénurie. Trouver de la nourriture est la principale préoccupation de nombreux Français. Le gouvernement  mis en place le système des tickets de rationnement, qui étaient obtenus à la mairie.

Carte de rationnement

Dès la fin de l’année, tous les biens de consommation ne peuvent être acquis qu’en échange de ces tickets, attribués aux citoyens en fonction de la catégorie à laquelle ils appartiennent (de E, les nouveaux-nés, à V, les vieillards, sans oublier les jeunes, J, ni les adultes, A…).

Avec ces tickets, on pouvait échanger essentiellement  du pain et des  matières grasses. La viande était une denrée rarement accessible. Avec les réquisitions, certains aliments viennent à manquer.  C’est ainsi que le sucre ou le café sont remplacés par des produits moins chers et plus courants.

Avec la flambée des prix et la demande de plus en plus importante, le marché noir s’est vite organisé. Ce marché disparaît dès la reprise de la production des biens de consommation courante et la levée des restrictions gouvernementales.

Pour continuer à se nourrir, des légumes presque oubliés sont revenus dans les assiettes à l’image des rutabagas (aussi appelés chou-navet) ou des topinambours (les artichauts de Jérusalem). Ces aliments sont maintenant souvent associés à cette guerre et souffrent d’une mauvaise image. Les plus jeunes ne les connaissent pas et souvent les associent à des légumes moyenâgeux !

Rutabaga

Topinambour

Pourtant ces derniers reviennent à la mode et certaines recettes connaissent un franc succès comme la salade de topinambours.

Si vous êtes quatre personnes, achetez 500 grammes de topinambours que vous frotterez après les avoir  sous l’eau. Coupez les en fines tranches et recouvrez les d’eau acidulée avec du jus de citron pour les empêcher de noircir. Égouttez-les ensuite sur un torchon. Mettez vos topinambours dans un saladier, avec un peu d’huile. Salez et poivrez à votre convenance. Rajoutez à votre préparation des petites tranches de Jambon cuit (environ 200 grammes). Mélangez le tout et dégustez !

Vous pouvez aussi vous laissez tenter par de Paillassons au rutabaga ? Toujours pour quatre personnes:

Éplucher 300 grammes de pommes de terre et 400 grammes de rutabagas et les râper. Battez ensuite deux œufs avec l’équivalent de deux cuillères de farine.

Ajoutez deux cuillères à soupe de crème liquide et le jus d’un quart de citron. Salez et poivrez à votre convenance.

Rajoutez pour finir une cuillère à café de gingembre en poudre. Ajoutez les légumes et mélangez jusqu’à obtenir une pâte. Hachez un bouquet de persil que vous ajouterez à votre préparation. Émincer deux échalotes, puis préparer une vinaigrette. Lavez 200 grammes de mâche.

Une fois fait, préchauffer le four à 50°. Faire chauffer un peu d’huile dans une poêle et versez la pâte par petites quantités pour faire des paillassons. Bien les aplatir et laisser cuire cinq minutes de chaque côté, à chaque fois que vous en avez fini une fournée les réserver dans le four pour les tenir à température. Il ne vous reste plus qu’à assaisonner votre mâche avec la vinaigrette. Disposer les paillassons dans les assiettes et garnir avec un peu de mâche.