Le mois de Marie (5)

Publié le 09 mai 2009 par Hermas
HISTOIRE DU ROSAIRE

  
 Le Rosaire, dit-on, est une prière tardive inventée par l’Eglise, une ritournelle ? Le prétendre, c’est méconnaître la réalité, et ignorer certains passages importants des Evangiles, et des interventions du Magistère infaillible de l’Eglise. C’est minimiser l’importance de cette Prière dictée par Dieu, qui a voulu que nous nous adressions à Lui, en passant aussi par l’intermédiaire de celle qui est appelée « Mère de Dieu ».


Le Rosaire est une prière révélée par Dieu

   C’est, il est indispensable de s’en rendre compte, « la Parole même de Dieu », « Verbum Domini »,  « Parole du Seigneur » comme nous disons à la fin de la lecture de l’Evangile.
   Le « Notre Père » :
   Le Chapelet, le Rosaire, commence en effet par le « Notre Père », qui est la prière enseignée à ses Apôtres, par Jésus lui-même, le Fils de Dieu, le Verbe de Dieu, la Parole. En répétant le « Notre Père », nous répétons les propres paroles de Jésus, du Fils de Dieu, de Dieu, et, avec Lui, nous nous adressons à Notre Père Céleste (Mathieu 6, 9-13) ; Luc 11, 2-4).
   Le « Je vous salue Marie » :
   Saint Luc, qui s’est informé de tout depuis les origines (cf. Luc 1,) nous donne le récit de l’Annonciation à Marie, et de la Visitation de Marie à sa cousine Elizabeth :


   Luc 1 : Annonciation à Marie

26.    Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth,
27.    à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie.
28.   Il entra et lui dit : « Salut, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. »


   L’Archange Gabriel est envoyé par Dieu lui-même. Il ne vient pas de sa propre initiative. Les paroles qu’il va dire à Marie ne sont pas ses propres paroles, mais les paroles mêmes de Dieu. Par la bouche de l’Archange Gabriel, c’est Dieu qui « salue - Marie - comblée de grâce (remplie de grâce, pleine de grâce), et qui lui révèle qu’Il est toujours avec elle : « le Seigneur est avec vous ».
   La première partie du « Je vous salue » ne trahit donc pas le texte évangélique, bien au contraire, elle en fait la synthèse : « Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous »
   Luc 1 : Visitation de Marie à Elizabeth : Marie, apprenant que sa cousine Elizabeth est enceinte de six mois, se rend en hâte chez elle, et elle part pour saluer Elizabeth, plus âgée qu’elle :

39.    En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda.
40.   Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth.
41.    Et il advint, dès qu'Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l'enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint.
42.    Alors elle poussa un grand cri et dit : « Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein !

   Dès qu’elle entend la salutation de Marie, Elizabeth « est remplie de l’Esprit » et elle s’adresse à Marie : Les paroles qu’elle prononce sont alors les paroles mêmes de l’Esprit Saint, de Dieu, de Celui « qui procède du Père et du Fils » ; cet Esprit dont l’Archange Gabriel avait dit à Marie :

   Luc 1 : (Annonciation à Marie
35.    L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu.

La deuxième partie du « Je vous salue » ne trahit pas non plus le texte évangélique, bien au contraire, elle en fait là aussi la synthèse.
« Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles est béni »
   Elizabeth ne prononce pas le nom de Jésus. Mais, l’Archange Gabriel, envoyé par Dieu, avait déclaré, lors de l’Annonciation à Marie :

   Luc 1 : (Annonciation à Marie)
31.    Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus

Et nous apprenons aussi que Marie, Mère de Jésus, devient Mère du Fils de Dieu.
   Le Concile d’Ephèse (431)
   Les déclarations du Concile d’Ephèse, comme celles de tout Concile Dogmatique, expriment des vérités de foi révélée, qui ont pour auteur le Saint-Esprit. Là aussi, c’est la Parole de Dieu qui s’exprime par la voix des Successeurs des Apôtres qui ont reçu l’assurance de Jésus qu’il serait toujours avec son Eglise, ainsi que son Esprit .
   Le Concile d’Ephèse déclare que Marie est « Mère de Dieu » (Theotokos), en ces termes :
   « … Ce n’est pas que d’abord un homme ordinaire soit né de la Sainte Vierge et sur lui, ensuite, le Verbe soit descendu ; mais nous disons que, sorti du sein maternel uni à la chair, il a accepté une naissance charnelle, parce qu’il revendique cette naissance charnelle comme la sienne propre… Ainsi [les saints Pères] n’hésitèrent pas à appeler la Sainte Vierge : Mère de Dieu.. » (« Foi Catholique n°294, Denzinger 111a)
   En 433, cette formule est reprise solennellement dans « l’Acte d’Union » qui met fin aux difficultés surgies entre Saint Cyrille et les Orientaux après le Concile d’Ephèse :
   « Nous confessons donc Notre Seigneur Jésus Christ Fils Unique de Dieu, Dieu parfait et homme parfait, composé d’une âme raisonnable et d’un corps, engendré du Père avant les siècles selon la Divinité, né en ces derniers jours, pour nous et pour notre salut, de la Vierge selon l’humanité, consubstantiel au Père selon la Divinité, consubstantiel à nous selon l’humanité. Car de deux natures l’union s’est faite. C’est pourquoi nous affirmons un Christ, un Fils, un Seigneur. En raison de cette union sans confusion, nous confessons la Sainte Vierge Mère de Dieu, parce que le Dieu Verbe s’est incarné et s’est fait homme, et que, dès l’instant de sa conception, il s’est uni le Temple qu’il avait pris d’Elle… «  (Foi Catholique 307, Denzinger, 5003
   En récitant le « Je vous salue », tout comme pour le « Notre Père », nous répétons les propres paroles de Dieu, le Saint-Esprit (à Elizabeth, au Concile d’Ephèse).
   Il était ensuite tout à fait normal que, Marie nous ayant été donné comme Mère par Jésus, du haut de sa Croix (cf. Jean 19, 26.27 : « Femme, voici ton fils », et au disciple « Voici ta Mère »), nous nous adressions à Elle, qui est Mère de Dieu, comme de petits enfants qui s’adressent spontanément à leur Maman en toutes occasions :
   « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort »
   N’a-t-elle pas été toujours présente auprès de son Fils Jésus ? N’était-elle pas présente au pied de la Croix, et au moment de sa mort ? Comme elle est présente auprès de chacun de nous durant toute notre vie, et en particulier au moment ultime de notre mort.
   Le « Gloire au Père »
   Fils de Dieu, conçu du Saint-Esprit qui prend Marie sous son ombre : Nous sommes devant le Mystère de la Très Sainte Trinité. Le « Je vous salue » nous fait répéter les Paroles du Père, les paroles du Saint-Esprit, et nous fait bénir Jésus, le Fils de Dieu, le fruit des entrailles de Marie.
   La «dizaine » du Chapelet », du « Rosaire », qui avait commencé par la prière à « Notre Père », qui nous fait répéter les Paroles du Saint-Esprit, et bénir Jésus, Fils de Dieu, fruit des entrailles de Marie, ne pouvait pas ne pas se terminer pas une prière de louange, par une Prière Trinitaire pour cette merveille du Mystère de l’Incarnation qui nous révèle Mystère de la Vie Intime de Dieu, qui est Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, et qui sera manifesté par la vision unique à Jean Baptiste, au moment du Baptême de Jésus :
   « Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit »
(à suivre)