Frenchie, oh oui!

Publié le 09 mai 2009 par Chrisos

Frenchie, bistrot gastro
5 rue du Nil, 75002 Paris.
Tél. : 01 40 39 96 19.

Sélection

Ouvert en avril 2009, Frenchie est déjà référencé dans RestoàParis et dans CityVox (5 étoiles, avec 3 avis dont deux un peu dossier de presse). Le Fooding l’a découvert grâce à une certaine Stéphanie Bergues (une ancienne du Fooding? on est supposé la connaitre?). John Talbott est assez enthousiaste, même si je ne mettrais pas et Spring, Ze Kitchen Gallery et la la Bigarrade et dans le même panier que l’Afaria! Le FigaroScope lui a décerné deux coeurs et 6.5/10.

Nous y trouvons le même menu que Nourritures terrestres, passées la veille, et qui a bien accroché. C’est au Vietnam, en lisant John Talbott, que j’ai eu envie de manger au Frenchie. Je fais suivre le lien à A et O, qui acceptent tout de suite. Reste à choisir la date : A n’étant à Paris que les week ends, O et moi n’étant pas rentrés avant le 2 mai, nous tombons d’accord pour le samedi 9. Je suis moyennement fan de diner au resto le samedi soir, parce que ce ne sont pas forcément les meilleurs conditions, mais si cette adresse est aussi bien qu’elle en a l’air, elle devrait passer haut la main le stress test du samedi soir. Nous ajoutons A dans la boucle, qui ne sera pas dispo, ainsi que M&R, T… J, un ami d’A sera le septième et dernier convive.

Introduction

Arrivés un peu avant l’heure, je découvre que, hélas, mon appareil photo est à cours de batterie. Je réalise à quel point la qualité de l’appareil photo de mon téléphone portable laisse à désirer. Tant pis, je n’ai pas le choix!

Deux tables pour deux sont installées dans la rue du Nil, fort calme en ce samedi soir. Nous décidons d’y prendre un apréo, le temps que les autres arrivent.

Vins

Un jeune (la trentaine) serveur (et aussi responsable de salle, originaire de Perros Guirec) nous apporte la carte des vins, elle tient sur une page, avec des bouteilles à des tarifs qui commencent raisonnables (autour de 25-30€) et certaines qui tutoient presque les 3 chiffres. Souhaitant commencer avec un vin blanc, le serveur aux Converse rouges nous oriente vers un vin italien. Il nous apporte deux verres Riedel (très bon point!).

Entre temps, T arrive et nous empruntons une chaise à la table derrière (qu’une jolie jeune femme, apparemment habituée du lieu nous cède volontiers). Le vin italien est bouchonné, il n’y en a pas d’autre au frais, nous passons donc à une éolienne 2007 du Mas d’Espanet (vin de pays d’Oc, 29€), frais et très agréable.

Dedans

M&R arrivant, il n’y a plus de place en terrasse, nous entrons et nous installons donc à notre table, avec une vue imprenable sur la cuisine.

La décoration des deux salles juxtaposées est clean et simple. Je ne sais pas pourquoi on associe les briques à des ambiances Londoniennes et/ou New Yorkaises… Toulouse doit son surnom de “ville rose” à l’utilisation intensive de briques dans ses constructions; la cathédrale Saint Cécile, tout en brique, est à Albi. Il faut croire que Londres et New York font plus rêver que la région Midi-Pyrénées! C’est tout simplement sobre et net. Les deux petites salles accueillent deux douzaines de couverts (sur tables “classiques” ou hautes, avec tabourets), c’est donc vite rempli, et ce fut le cas avant 21heures.

Dans les toilettes, pendant que vous vous lavez les mains puis que vous les essuyez et répartissez de la crème Kiehl’s dessus, ne manquez pas la BD sur “Gweg”, le chef nantais  (en haut à gauche du lavabo), passé, entre autres, par Fifteen de Jamie Oliver (l’inspirateur de Cyril Lignac) et New York.

Programme du soir

Le menu de ce samedi 9 mai 2009 est concis et efficace : plat seul à 15€ (très honnête), entrée/plat ou plat/dessert à 27€, et entrée+plat+dessert à 33€. Au choix, pour débuter :

  • Maquereau fumé, asperges ou Salade tomates cerises,
  • suivent le Cabillaud, haricots Borlotti (aka coco rose), courgettes ou le Veau petits pois, carottes;
  • pour finir : chèvre et brevis, miel de ronce raisins, Pannacotta framboises verveine, ou Tarte au chocolat amer, caramel au beurre salé.

Dans l’assiette

La salade de tomates cerises m’intrigue : des tomates-cerises, vraiment? J’imagine que ça doit être une salade avec différentes variétés de tomates, comme j’ai pu en croiser et goûter aux Fines Gueules, à la Réserve de Beaulieu, ou même à l’Arpège (tomates-arc-en ciel à 46€, dont je ne retrouve pas de trace photographique!).

Je ne suis pas loin, il y a effectivement plusieurs variétés de tomates dans l’assiette (dommage que cette photo ne lui rende pas hommage), mais il y a aussi des cerises, imbibées de sauce-jus de tomate. Une jolie entrée, avec une petite touche d’originalité. C’est frais, parfumé et subtil et léger. Les demi cerises dénoyautées apportent une légère touche de douceur. La sauce est addictive, j’ai tout liquidé au pain. Le pain est plus qu’honnête, baguette à l’ancienne, accompagné de beurre salé (origines bretonnes du chef?).

Je n’ai pas eu la chance de gouter le maquereau fumé, asperges, mais j’imagine qu’il devait, lui aussi, être excellent, puisque mes voisins se sont régalés.

Après ces belles et bonnes entrées, on se dit que l’on est vraiment bien tombé et l’on a hâte de voir, sentir et manger la suite. Le veau, rosé, accompagné de ses légumes dans une sauce gouteuse mais légère, est archi fondant, super tendre, extra bon : c’est un délice! La petite crème verte à gauche (avec un peu de menthe?) parfume légèrement le tout, bravo!

Pour accompagner le veau, une bouteille de Côte du Rhône (23€, domaine Richaud, Terre d’Aigues, 2007, 15°!). Un peu âpre lorsque je l’ai gouté, j’ai espéré qu’il s’améliorerait un peu après un peu d’aération. S’il est vrai qu’il passait mieux à la fin de la bouteille, ce n’était quand même pas génial. Ce sera le seul léger bémol de ce diner. Encore que… T, qui avait choisi la région, a eu l’air d’apprécier ce vin robuste et (trop) sec.

La cuisson du cabillaud est irréprochable, la chair du poisson est encore ferme sous la fourchette. Mais en bouche, c’est juste ce qu’il faut, l’équilibre entre un minimum de résistance dans la texture et un concentré de saveurs et de goût sur la langue :  encore une réussite! Le cabillaud est posé sur un lit de cocos, avec quelques tomates cerises (des vraies, cette fois), avec, là encore, un jus exquis.

Le jus était tellement bon que A et O ont demandé des cuillers pour ne rien en laisser!

Douce fin

Personne ne prendra de fromage, mais l’assiette que j’ai vue donnait envie. Las, il faut raison garder… À moi la pannacotta et ses framboises. À l’image de ce qui a précédé : ce dessert, simple et banal sur le papier, est superbe. La subtilité de la panna cotta fait face à la douce et légère acidité des framboises. Une feuille de verveine confite complète de dessert aux couleurs italiennes.

La tarte au chocolat amer, caramel au beurre salé, dont j’ai pu manger une bouchée, est une preuve de plus que “Gweg” maitrise très bien ses classiques.

Le compte est bon

290,70€ pour ce diner à sept, cela fait environ 42€/personne. Certes tout le monde n’a pas mangé autant : entrée+plat+dessert pour les garçons, plat+dessert ou juste un plat côté filles, et certains ont bu plus que d’autres, mais chacun a bien, voire très bien, diné, et à sa faim. Un quasi sans-faute : déco et cadre sobres et discrets, service sympathique et complice, carte carrée et solide, avec une petite touche de fantaisie, assiettes impeccables et sans reproche. Je ne sais pas si c’est le retour du Vietnam qui fait que je m’enthousiasme devant Frenchie, après chez Madeleine, mais c’était une très bonne soirée et je compte bien y retourner très prochainement!