Jacques Borel

Par Florence Trocmé

Jacques Borel est né à Paris le 17 décembre 1925. Son père meurt quand il n’a que quelques mois et il est alors élevé en grande partie par sa grand-mère paternelle, à Saint-Gaudens ; il ne retrouve sa mère qu’à l’âge de dix ans. Sa mère est bonne à tout faire dans un hôtel de passe. En 1958, elle entre à l’hôpital psychiatrique de Lannemezan, très présent dans l’œuvre de Jacques Borel (« Ligenère ») ; elle meurt en 1976.
Il fait ses études à Henri-IV, ensuite à la Sorbonne. Il devient professeur d’anglais. Il obtient le prix Goncourt en 1965 pour son premier livre, L’Adoration, le Grand prix de la Société des gens de lettres pour l’ensemble de son œuvre en 1994.
Il meurt le 25 septembre 2002.

« Jacques Borel, qui est mort le 25 septembre à Paris, à l'âge de 76 ans, était de ces écrivains dont l'œuvre est essentiellement une autobiographie, sans cesse recommencée, sans cesse enrichie : ″La mémoire m'est longtemps apparue comme la dépositaire de l'être même″, écrivait-il en présentant les extraits des carnets tenus sa vie durant, Journal de la mémoire (Champ Vallon, 1994). Ce lecteur passionné de Proust, usant d'une phrase très longue et complexe, a remporté le Goncourt en 1965, pour L'Adoration (Gallimard, dans la collection «Le chemin» de Georges Lambrichs). Il avait 40 ans, c'était son premier roman. Puis, il a suivi sa voie, sans s'attirer les faveurs du grand public. » (Claire Devarieux, dans Libération, 2 octobre 2002)

Contribution de Tristan Hordé, bibliographie dans la suite de note

Bibliographie :
L’Adoration, Gallimard, 1965.
Tata ou De l’Education, théâtre, Gallimard, 1967.
Le Retour, Gallimard, 1970.
Marcel Proust, Seghers, 1972
La Dépossession - Journal de Ligenère, Gallimard, 1973.
Commentaires, Gallimard, 1974.
Un Voyage ordinaire, La Table Ronde, 1975.
Histoire de mes vieux habits, Balland, 1979.
Poésie et nostalgie, Berger-Levrault, 1979.
Petite histoire de mes rêves, Luneau-Ascot, 1981.
L’enfant voyeur, Ulysse fin de siècle, 1987.
L’Attente. La Clôture, Gallimard, 1989.
Sur les murs du temps, poèmes, Le Temps qu’il fait, 1989.
Commémorations, Le Temps qu’il fait, 1990.
Le Déferlement, Gallimard, 1993.
Journal de la mémoire, Champ Vallon, 1994.
Propos sur l’autobiographie, Champ Vallon, 1994.
L’Aveu différé, Gallimard, 1997.
L’Effacement, Gallimard, 1998.
Sur les poètes, Champ Vallon, 1998.
La Mort de Maximilien Lepage, acteur, Gallimard, 2000.
Ombres et dieux, L’Escampette, 2001.
Rue de l'exil, Virgile, 2002.

Traductions :
James Joyce, Le chat et le diable, Gallimard, 1966.
James Joyce, Poèmes, Gallimard, 1967, repris dans Joyce, Œuvres complètes, tome I, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1982.

Éditions critiques :
Verlaine, Œuvres complètes, Club du Meilleur Livre, 1958-1959.
Verlaine, Œuvres poétiques complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1962.
Verlaine, Œuvres en prose complètes, Bibliothèque de la Pléiade, 1972.

Études :
Revue Théodore Balmoral, n°44, dossier préparé par François-Marie Deyrolle, avec des contributions de Pierre Bergounioux, Claude Borel, Denis Borel, Lionel Bourg, Yves Charnet, Gilberte Lambrichs, Benoît Peeters, Jean Roudaut.
Actes du colloque Jacques Borel, sous la direction de Michel Braud, Minard Lettres modernes, 2000.
Catherine Lépront, Un hommage à Jacques Borel [1994], inventaire/invention.
Benoît Peeters, Jacques Borel, un effacement, sur remue.net.
Pierre Wolfcarius, La renversante phrase de Jacques Borel, sur ecrits-vains.com.

liens
inventaire/invention
sur le site de Champ Vallon