Les métiers du sport ont de l'avenir

Publié le 13 mai 2009 par Jarousseau
Saviez-vous que le taux de professionnalisation des étudiants issus de la filière sport à l'université est l'un des plus importants et ce malgré le dénigrement systématique de cette filière ? Le chef de l'Etat a largement contribué à la mauvaise réputation des filières STAPS, d'abord pendant la campagne électorale en 2006 pour l'élection présidentielle, puis le 27 janvier 2009 lors d'un discours à Châteauroux, en déclarant « entrer des enfants dans les facs pour devenir prof d'éducation physique alors qu'on sait qu'il y en 90 % qui vont être au chômage ».
Nicolas Sarkozy se trompe. La filière STAPS présente l'un des meilleurs taux d'insertion professionnelle du paysage universitaire français ! Elle ne se résume plus du tout à la préparation au professorat d'éducation physique et sportive (EPS) et heureusement ! Ce débouché là est malheureusement en chute libre puisque le nombre de postes aux concours des professeurs d'EPS, qui était de 1 671 en 2002, est passé à 400 aujourd'hui. Si les diplômés de ces filières réussissent une bonne insertion professionnelle, c'est grâce à la diversification des débouchés dans le filière sportive.
Le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) l'a démontré. En février 2005, une première enquête est publiée sur le parcours des étudiants sortis de l'université en 2001 : trois ans après l'obtention de leur diplôme, 82,4 % des diplômés Staps avaient trouvé un emploi. En mars 2009, le Céreq produit de nouveaux chiffres, issus d'une enquête similaire. Les titulaires d'une licence Staps n'étaient que 3 % à être au chômage, soit le deuxième meilleur taux parmi les disciplines interrogées.
Les Staps sont aujourd'hui vouées à préparer à un très large éventail de métiers en rapport plus ou moins direct avec les activités physiques. Elles ont beaucoup travaillé à diversifier leur offre, comme en témoigne la liste des licences : éducation et motricité ; entraînement sportif ; activités physiques adaptées (au handicap ou au grand âge, par exemple) ; ergonomie et performance motrice ; management du sport...
Les effectifs des Staps sont en diminution régulière (32 152 étudiants en 2007-2008, tous niveaux confondus), avec entre 12 % et 16 % de nouveaux entrants en moins ces dernières années. Pourquoi une telle décrue malgré le bon taux d'insertion professionnelle ? L'image de ces filières se sont fortement dégradées à cause de l'entreprise de dénigrement dont elles ont fait l'objet ces dernières années. La réduction drastique des postes ouverts aux concours d'enseignants a bien évidemment alimenté cette peur de l'absence de débouchés. Aujourd'hui, conforter ces filières est nécessaire, il en va du bon développement des métiers du sport.