On passera rapidement sur le thème de l’album, le contrôle des masses, et son découpage en 3 parties, pour se consacrer à l’évènement le plus marquant de “Controlling Crowds” : le retour de Rosko John. Disparu de la circulation depuis “Londinium“, le rappeur reprend du service sur 3 titres dont les convaincants Quiet Time et Bastardised Ink. Si Darius Keeler et Danny Griffiths, les 2 têtes pensantes d’Archive depuis leurs débuts, ont sorti Rosko John d’un placard dans lequel il n’aurait jamais dû entrer, ils ont aussi fait confiance aux interprètes des derniers albums, à savoir Pollard Berrier, Dave Pen et Maria Q. Les 13 plages de “Controlling Crowds” ressemblent à ce titre à une compilation des différentes périodes traversées par le groupe : trip-hop avec Rosko John, pop atmosphérique avec Maria Q (Collapse/Collide ; Whore), rock progressif avec Pollard Berrier (Controlling Crowds ; Bullets) et Dave Pen (Words on Signs et Kings of Speed).
Si ce côté « best-of » n’a rien de désagréable en soi, il est par contre une entrave à la cohésion de l’album. Difficile en effet pour l’auditeur de s’y retrouver entre ces changements de styles, de voix. Il manque cette unité qui avait fait le succès des premiers albums, la possibilité de ne parler que d’une seule voix comme c’était le cas avec Craig Walker. Pour autant, difficile de faire la fine bouche devant la qualité retrouvée de certains titres, le single Bullets en tête, qui laissent augurer encore de belles choses pour les fans d’Archive, à commencer par la prochaine tournée avec, on l’espère, la présence de Rosko John.
Archive - Bullets