François Fillon a parlé (?)

Publié le 14 mai 2009 par Lebuzzquotidien

François Fillon a parlé! Non, vous ne rêvez pas le Premier ministre existe bien en France. Il s'est exprimé dans une interview pour le Figaro. Pas de grandes nouvelles annoncées, tout dans la communication.


Au niveau économique.
François Fillon a déclaré que "quelques éléments positifs permettent de croire (…) à une reprise lente en Europe en 2010 (…) et que nous ne sommes pas à l'abri de nouveaux à-coups". En gros, il n'en sait pas plus que nous.


Concernant le déficit, le Premier ministre dit qu'"il prépare un budget 2010 avec l'ambition et la volonté de réduire les dépenses de l'Etat". Bon rien de nouveau, ils disent tous ça.

François Fillon a aussi ajouté que les impôts n'augmenteraient pas en disant je cite "c'est contre-productif en période de récession, car cela pèse sur la consommation, et c'est dangereux si la situation s'améliore, car cela risque de freiner la reprise". Comme quoi, pas besoin d'avoir fait l'ENA ou HEC pour être au sommet de l'Etat (enfin un cran en dessous).
Passons à la politique maintenant.
François Fillon a affirmé que le gouvernement "ne bougera plus de cette ligne" concernant la réforme de l'hôpital, qu'en ce qui concerne les universités, les examens ne seraient pas bradés et que dans les cas les plus tendus, ils pourraient se dérouler en septembre et à l'extérieur des universités bloquées. Bientôt, vous allez voir qu'à cause d'une minorité nous serons obligés d'aller travailler à l'extérieur de la France. Oui je sais, j'exagère.
Le passage sur les élections européennes m'a bien fait sourire. Je cite François Fillon : "Ce scrutin se déroule dans un contexte totalement inédit. (…) Pour la première fois, le débat européen est concentré sur la réponse que l'Europe doit apporter à la mondialisation, c'est-à-dire sur l'Europe efficace. Cette Europe politique, à laquelle personne ne croyait dans le passé, est devenue crédible grâce à la présidence française." Et voilà, un gros lustrage de pompes. Il faudrait arrêter de penser un instant que la France est le centre du monde et que sans elle, rien ne pourrait se faire. Les autres ne nous attendront pas.
La rubrique suivante aurait pu se nommer : "je ne suis pas une balance mais j'aime bien que ça se sache".
Alors petit tacle envers le PS qui (pendant ce temps) essaie de se réconcilier avec les artistes de gauche qu'il a froissés avec la loi HADOPI. Pour le Premier minsitre, "La gauche reste très divisée même si le PS s'est mis d'accord sur un texte de façade". Ségolène s'en excuse déjà je suis sûr.
François Bayrou en prend une au passage : "Sa démarche, qui consiste à être dans un dénigrement systématique, j'estime qu'elle le décrédibilise. Il tombe dans les mêmes travers que le Parti socialiste". Le PS dit justement l'inverse, tu m'étonnes qu'il soit complètement perdu ce pauvre Bayrou.
Ensuite, Fillon tacle un peu dans son camp (pour équilibrer) en visant Dominique de Villepin : "Il a eu des jugements parfois excessifs. Quand il juge le climat social en France prérévolutionnaire, il se laisse emporter par le goût des formules." Un Besancenot du théâtre ?
Sur ses relations avec le p'tit prince de l'Elysée, Fillon confirme qu'il est "dans une relation de confiance totale avec le président de la République. Ce travail, pour lequel le président m'a choisi, je m'y consacre entièrement sans penser à mes lendemains." Si il ne veut pas gicler il a plutôt intérêt à bosser, là on est d'accord.
Et enfin, on termine avec une sorte de "je réponds totalement à côté de la plaque".
A la question "Christine Lagarde commissaire européen ?", François Fillon répond "Christine Lagarde a comme caractéristique de pouvoir occuper beaucoup de fonctions. C'est la raison pour laquelle je souhaite qu'elle continue d'être ministre de l'Économie".
Là, on a envie de lui dire : "Ok, mais sinon vous pouvez répondre clairement à la question svp ? Ah langue de bois, quand tu nous tiens ..."