Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes

Par Iti1801

Depuis le temps que j'avais vu ce bouquin me faire de l'œil, et qu'on en parle, je me suis enfin décidé à le lire.

Et, je dois le reconnaître : j'ai, d'abord, été plutôt déçu ! Les premières pages – voire la première moitié du roman – ne sont guère intéressantes, pour ne pas dire assez ennuyeuses... On dirait, tout simplement et tout bonnement du Stephen KING (s'il n'a pas changé de recette depuis)! En ce sens que l'auteur prend le temps de camper ses personnages et raconter leur(s) histoire(s) de manière un peu trop exhaustive. On a donc droit à une biographie de Mikael Blomkvist, ce qui est normal car c'est le héros, mais aussi d'un certain Dragan Armanskij (dont on se demande bien pourquoi au début). De même pour Lisbeth Salander, bien qu'on s'attache à maintenir quelques zones d'ombre en ce qui la concerne : qui ou qu'est-ce que le Tout-le-Mal ? Qu'est-il a lors arrivé pour qu'elle refuse obstinément d'en parler ? Et, bien évidemment, on a droit à toute l'histoire de la famille Vanger depuis les origines ou presque, lorsque Fredrik Vanger transforma les inventions de son frère – Johann –en revenus.

Mais reprenons depuis le début, car tout le monde n'a pas forcément subit tout le savant battage médiatique autour de l'œuvre et de son adaptation cinématographique.

Mikael Blomkvist, journaliste économique réputé est torpillé et coulé suite à un procès médiatisé perdu, contre le multi-millionaire Wennerström. Ce qui est incompréhensible ! Lui le journaliste si scrupuleux ! Super Blomkvist n'aurait pas vérifié ses sources ! Une erreur de débutant ! Ou du moins c'est ce qu'on peut croire au vu de l'affaire où il s'est fait démonter pièce par pièce... Dès lors, on comprend mieux pourquoi il accepte de prendre des vacances et de changer d'air. Mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut et un vieil entrepreneur, Henrik Vanger veut l'engager pour écrire l'histoire de sa famille. Ça c'est pour le côté officiel. Officieusement, il veut qu'il élucide – ou du moins, fasse de son mieux – la mystérieuse disparition de sa petite-nièce, de 16 ans alors, survenue quelques décennies auparavant. Disparition d'autant plus mystérieuse qu'elle s'est déroulée sur une île coupée du continent pendant quelques heures...

S'il essaye de vraiment résoudre l'affaire, le vieux Vanger va non seulement grassement le payer mais également lui fournir des renseignements sur Wennerström et ainsi lui permettre de se venger. Super Blomkvist ne peut évidemment qu'accepter.

Et c'est à partir de là que ça devient intéressant. Un huis-clos à l'échelle d'une île à résoudre bien des années après les faits : on se croirait presque dans Cold Case ! Pour mener à bien cette enquête, il sera aidé par la jeune Lisbeth Salander, qui travaille pour le compte de Dragan Armanskij, qui est à la tête d'une entreprise de service de protection personnelle.

Attention quelques spoilers – comme on dit en bon français ! – peuvent se glisser dans cette conclusion, mais il m'est difficile de faire autrement....

Le récit est mené tambours battants et les péripéties s'accumulant crescendo, l'intérêt pour l'intrigue ne diminue nullement. Bref, il vaut la peine d'être lu, en dépit de quelques faiblesses (peut-être est-ce la lecture assidue de polars ou les séries us regardées un peu trop régulièrement mais la clé de l'énigme se voit comme le nez au milieu de la figure, ou encore une réminiscence de mes cours de catéchisme, mais quand on parle d'une jeune fille subitement tournée vers la religion peu avant sa disparition et, qui plus est, a laissé dans son journal intime des écrits sybillins comme Magda 32016 ou encore Sara 32109, forcément, on ne peut que penser à la Bible, non ? Et chercher des indices dans ce coin-là, non ? Et bien ici, non, ça ne saute pas aux yeux...), qui sont vite rattrapées par quelques géniales idées comme les cousines qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau (surtout que les photos à l 'époque sont en N&B et prises, ici, d'assez loin, on peut ainsi aisément les confondre), ou encore une attention que le lecteur ne peut qu'apprécier comme la présence de l'arbre généalogique de la famille Vanger qui permet de s'y retrouver, de même qu'une carte de l'île (élément bien trop rare dans les polars – la dernière fois c'était dans l'excellent Tokyo Express).

Et n'oublions, surtout pas la fin ! On sait que je suis sensible à la manière d'achever un roman et là, je n'ai pas été déçu car elle est de toute beauté et n'est pas sans rappeler celle abrupte de La Rose pourpre et le lys.