Radars auto. : a qui profite le crime ?

Publié le 14 mai 2009 par Zelast

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Radars automatiques : une manne financière de 500 millions d'euros qui profite en partie à deux sociétés privées
publié le jeudi 14 mai 2009 à 20h40

N'en déplaisent aux lobbyistes de la route, depuis que les radars automatiques ont été déployés sur le territoire en 2003, le nombre de morts sur les routes a sensiblement diminué, passant de plus de 7000 morts en 2002 à moins de 5000 en 2008. Cette politique efficace a bien évidemment un coût : achat des radars automatiques, traitement automatisé des PV et entretien des machines. Or, tout ce dispositif est externalisé. Deux sociétés privées se partagent le marché : Atos et Sagem. Les contrats sont secrets mais on les estime à plusieurs millions d'euros chaque année. Dans le système actuel, le contribuable reste gagnant puisque les radars automatiques rapportent plus qu'ils ne coûtent. Mais selon un rapport parlementaire, d'ici à 2017, les radars automatiques ne seront plus rentables financièrement. Dès lors, ce sont les contribuables qui se substitueraient à ceux qui commettent des infractions sur les routes pour payer les deux sociétés privées gérantes du dispositif. C'est ce que révèle le Canard Enchaîné dans son édition du 13 mai 2009.

Revue de presse du 14 mai 2009
Christophe Nobili, "Les radars travaillent plus pour gagner moins", Le Canard Enchaîné n°4620

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Radars automatiques : des recettes qui avoisinent les 500 millions d'euros

Les radars automatiques ont rapporté 447 millions d'euros en 2008. Cette année, selon le Canard Enchaîné, "la récolte s'annonce formidable : 550 millions, soit un bon de 23%". Le système de radars automatiques pourrait même rapporter beaucoup plus puisque sur les 17 millions de photos prises par les radars en 2008, près de 27% d'entre elles étaient inexploitables, sans compter les automobilistes ayant une plaque d'immatriculation étrangère. Ces derniers bénéficient d'une impunité totale, faute d'accords passés entre la France et ces pays.
Autrement dit, seulement la moitié des véhicules flashés font véritablement l'objet d'une contravention.
Des radars rentables jusqu'en 2017
Si les radars sont efficaces et rentables, la tendance pourrait s'inverser dès 2017. C'est ce qu'indique le rapport parlementaire d'Hervé Mariton (député UMP). En effet, passé l'effet de surprise des débuts, un radar automatique flashe de moins en moins, les habitués ralentissant avant de passer devant le radar. Selon Hervé Mariton, le rendement d'un radar baisse de 17% par an. A ce rythme, en 2017, le système de radars automatiques ne sera donc plus rentable pour l'Etat. Les coûts d’entretien des machines, de l'installation de nouvelles machines et de la gestion automatisé des PV, seront plus élevés que le montant des amendes.
Le système est géré par deux sociétés privées
Dans l'article du Canard Enchaîné, on apprend que le système de radars automatiques n'est pas directement géré par l'Etat, mais par deux sociétés privées : "Il n'y a pas que des malheureux dans l'affaire. A commencer par les deux groupes privés, Atos et Sagem, chargés respectivement du traitement automatisé des PV et de la maintenance de ces belles machines. Les millions qu'ils engrangent sont recouverts d'un voile pudique que même Hervé Mariton n'a pas pu lever. Sa visite au centre national de traitement des prunes, à Rennes, lui a laissé un goût amer. Il y a trouvé 226 agents privés pour 45 fonctionnaires. "Le tandem Atos-Sagem est ultra-dominant. C'est un cadre d'Atos qui a piloté ma visite... Quand même gênant" précise le député au Canard Enchaîné".
Les solutions proposées pour augmenter le nombre d'infractions constatées
Pour éviter que le système de radars automatiques ne devienne une charge pour le contribuable, Hervé Mariton a proposé plusieurs solutions pour augmenter la rentabilité des radars automatiques notamment en remplaçant "les panneaux actuels qui les signalisent avec précision par une information plus vague, du style "Portion de route de 10km avec radar". En attendant, l'Etat a décidé de passer à la vitesse supérieure en déployant de nouveaux radars, plus petits, et qui pourront repérer d'autres infractions que les excès de vitesse : franchissement de feux rouges, contrôle des distances de sécurité.

Le nombre de radars devrait passer de 2 346 à 4 500 d'ici 2012.