Elections Européennes : les sondages sont formels. Mais sur quoi ?

Publié le 18 mai 2009 par Nicolas J
J’aime bien cette période électorale où l’on aligne les chiffres des prévisions de vote, où l’on se mesure les rapports de force, où l’on tire des conclusions. Marc, par exemple, se désole de voir la gauche à 43%. Pour ma part, j’aurais plutôt tendance à me réjouir de voir la droite à seulement 41%.
Ca fait d’ailleurs 16% des gens qui ne sont ni à gauche ni à droite… donc 84% qui contredisent la disparition du clivage droite – gauche, chère à mes commentateurs.
Aux Européennes de 1994, la gauche représentait 41% des électeurs, en 1999 et 2004, de l’ordre de 45%. A la limite, les 43% pourraient apparaître comme un bon chiffre, maintenant que le Modem s’élève en vraie force indépendante des clivages traditionnels avec un électorat composé d’une bonne partie d’électeurs plutôt à gauche (contrairement au chef mais ce billet n’est pas un appeau à trolls).
Daniel Cohn-Bendit a bien raison quand il engueule François Bayrou : « "Le débat sur la présidentielle en France est un détournement de l'élection européenne", s'est insurgé sur Europe 1 le député européen. "On fait un match complètement fou car on n'est pas en situation de se poser la question de qui sera le successeur de Nicolas Sarkozy", a-t-il poursuivi. Sur ce point, il a critiqué sévèrement le président du MoDem, François Bayrou qui "n'est pas candidat" aux européennes et "+squeeze+ le débat sur les élections européennes" avec "un livre" ("Abus de pouvoir", ndlr). »
François Bayrou a répondu : « «Quand il y a une décision européenne, elle est prise en partie au Parlement européen et en partie par les gouvernements», a argumenté M. Bayrou. «Prétendre qu'on va discuter du destin de l'Europe sans réfléchir à ce qui se passe en France, c'est une escroquerie absolument incroyable». «Les gens qui souffrent, ils ne vont pas se laisser distraire de leurs difficultés, simplement parce qu'un certain nombre de gens qui vivent dans le chaudron européen n'ont pas envie que les citoyens s'en mêlent», a ajouté le député des Pyrénées-Atlantiques. Il a accusé Daniel Cohn Bendit de «jouer directement dans le jeu de Sarkozy» en disant que le scrutin européen «ne concerne absolument pas le pouvoir actuel». »
Il n’empêche que la presse fait plus d’articles sur François Bayrou et l"a personne qui incarne mieux l’opposition" que sur les Européennes. D’ailleurs, dans les blogs, on est un peu sec sur les Européennes tant il n’y a rien, dans la presse, à propos de ces élections. Parce qu’on s’en fout de savoir qui est le meilleur opposant. Ca n’est pas un diplôme qui sera décerné…
La position de François Bayrou est clairement d’indiquer qu’il est le mieux placé pour battre Nicolas Sarkozy au deuxième tour de l’élection présidentielle, dans trois ans. Il a d’ailleurs probablement raison, en l’état actuel des choses, mais ça n’en fait pas, pour autant, un projet politique. Ainsi, j’aurais tendance à donner raison à François Hollande quand il demande à François Bayrou de se positionner clairement sur les différents aspects d’un programme politique.
Tiens ! François Hollande. Il en est où de son come back, ce gars-là ? Dans le quotidien métro, ce matin, c’était amusant. Les deux personnes hors UMP avec la plus grosse cote de popularité sont Martine Aubry et Bertrand Delanoë. Un sondage n’est qu’un sondage. Je crois que, prochainement, les Français vont se lasser de tout ça et demander aux politiciens de faire de la politique.
Ca serait bien, non ?

(vache)