Le nouvel espace George Cannon

Publié le 20 mai 2009 par Thierry Roussillon

George Cannon ouvre au coeur de Paris un espace unique dédié au thé. Négociant de thés depuis 1898, George Cannon souhaite faire partager au public sa passion pour un produit millénaire en l’initiant aux cultures du thé et à ses bienfaits. Olivier Scala, le directeur, s’est inspiré de l’esprit des anciennes maisons de thé chinoises pour créer un lieu de vie unique à Paris. Sa vision, bien que plus contemporaine, respecte les règles fondamentales d’hospitalité, de bien-être et de partage à travers plusieurs ambiances destinées à des découvertes spécifiques : Thé au bar et salon de thé
La Théothèque et ses accessoires
Un comptoir pour la vente du thé sous toutes ses formes et de toutes origines : plus de deux cent cinquante sortes en vrac, thés conditionnés, thés en sachets, mais aussi un choix d’accessoires (boîtes, théières, filtres…).
Le Thé au bar et le salon de thé
Le thé est servi « à l’occidentale » ou selon les modes de préparation propres à chaque pays. On y déjeune autour de plats simples à base de thé, et à l’heure du goûter, les pâtisseries d’écoles prestigieuses ou de Sadaharu Aoki régalent les gourmands. Pour satisfaire les plus pressés, le thé consommé au bar ne coûte qu’1,80€ !
La cérémonie du thé
Au sous-sol, au bout d’un petit jardin nippon, une maison de thé japonaise permet de s’initier aux rites de la cérémonie du thé.
Le Volup-thé
Thé et bien-être ont toujours été étroitement liés. Ils sont ici conjugués dans un espace de détente, qui jouxte la maison et le jardin japonais.
Pour animer cette nouvelle adresse ouverte aux connaisseurs comme aux novices, Olivier Scala s’est entouré d’une équipe solide et compétente, dont deux spécialistes passionnés de thés : Katrin Rougeventre, sinologue confirmée, spécialiste de tous les thés, ceux de Chine en particulier, et d’Olivier Leclerc, pour qui le Japon n’a aucun secret. Une tasse de thé, différente chaque jour, est offerte aux clients telle une main tendue, un geste de bienvenue.
Au cours des vingt dernières années, le thé a connu une réelle évolution. Les Français voyageant beaucoup plus facilement, ils ont découvert d’autres cultures et ont pu constater la place occupée par le thé - boisson la plus consommée dans le monde après l’eau ! En France, seule une image tronquée était injustement véhiculée.
La démarche d’Olivier Scala? Donner envie au plus grand nombre de s’initier au thé grâce à une approche experte mais décomplexée. Dégustations, lectures et rencontres sont régulièrement organisées. La décoration ainsi que l’emplacement reflètent aussi cette volonté de simplicité et d’ouverture : tout est ici naturel, agrémenté de bois et de véritables feuilles de thés…
Située rue Notre Dame des Champs, à quelques mètres de la très fréquentée rue de Rennes et de l’Université d’Assas, la maison de thé George Cannon s’adresse pour la première fois depuis plus d’un siècle d’existence (et de connaissances !) au grand public, toutes générations confondues. Un lieu chaleureux où l’on vient apprécier cette boisson universelle sous toutes ses formes !
L’histoire des thés George Cannon
À Marseille, deux frères, Lazare et Petrus Digonnet héritent de leur oncle du virus des épices et lancent en 1897 Les Thés de l’Eléphant, une affaire si prospère qu’elle devient rapidement la plus importante de France.
George Cannon, citoyen britannique, épouse une Française et crée en 1898 à Paris sa société éponyme de négoce de thés.
Alors que Les Thés de l’Eléphant se développent de manière plutôt industrielle, George Cannon privilégie une clientèle confidentielle d’épicerie de luxe, qu’il accueille dans un deux pièces proche de Montparnasse. Sa sélection de thés de haute qualité et un choix limité à une dizaine de références lui confèrent d’emblée une solide réputation dans le milieu.
En 1950, Les Thés de l’Eléphant, alors leader avec plus de 25% de parts de marché, reprennent La Compagnie Coloniale. Le groupe familial grossit (« L’Eléphant » à Marseille, « La Coloniale » à Paris) et accroit sa prédominance sur le marché français. Mais des divergences stratégiques et de succession aboutissent à la vente de la société en 1969.
André Scala, gendre de l’un des fondateurs des Thés de l’Eléphant et co-directeur du groupe, rachète début 1970 la société George Cannon. Son fils Raymond, directeur de La Compagnie Coloniale et responsable de la sélection et de l’achat des thés, en prend la direction générale en 1975, passant d’une société de trois cents salariés à une équipe de trois personnes.
Au début des années 1970, les gammes de thés demeurent quasiment inchangées : depuis près d’un siècle, difficile d’échapper au breakfast tea, lapsang souchong, earl grey et Ceylan… A juste titre, les consommateurs jugent les gammes de thés tristes et sans dynamisme. L’image élitiste du thé se maintient jusqu’à l’arrivée d’un nouveau produit, qui vient révolutionner le monde du thé : les thés aromatisés. Citron, orange, cassis, pomme… : de nouveaux goûts séduisent la jeune génération et attirent de nouveaux consommateurs. C’est un succès immédiat !
À partir de 1975, les thés aromatisés représentent plus de 10% des ventes. Mais Raymond Scala, dégustateur de formation, puriste au point d’être surnommé par ses pairs « l’aristocrate du thé », rechigne à emprunter cette voie et prend plutôt le parti de développer les thés d’origine. En 1977, il est le premier en France à introduire des thés rouges du Yunnan, du thé noir Pu’er, des oolongs de Chine et de Taïwan puis un thé vert de Chine, enfin différent du sempiternel gunpowder. Il va jusqu’à inculquer les idées de récolte (first flush, second flush, thés primeurs, etc). Ces tentatives nobles raviront ses amis et son entourage, mais les clients et consommateurs ne « mordent » pas – ou trop peu – à l’hameçon de la diversité. Un thé vert du Japon suivra… Même échec !
En 1978, Olivier Scala, actuel PDG, entre dans la société. Il comprend vite que l’essor de l’entreprise peut passer par les thés aromatisés et convainc son père d’investir dans ce domaine. Il développe lui-même la gamme des thés aromatisés George Cannon, qu’il élabore à partir d’arômes naturels et de thés de qualité. Doux, peu amers, et flatteurs pour le palais, ils respectent l’alchimie et l’équilibre entre thé et parfum.


Olivier Scala ne connaîtra que deux contraintes dans son projet :
Un entrainement quotidien
La table de dégustation contient trente tasses ; une dégustation dure une heure…Olivier Scala dégustera donc une centaine de thés chaque matin avec son père. Il apprend toutes les subtilités de l’art de déguster, entraîne son nez, son palais et surtout, sa mémoire.
Un travail solitaire
Ce travail de base va l’aider tout au long de son parcours sur la voie du thé, mais aussi dans l’élaboration et la création des thés et mélanges parfumés. Près d’un millier de recettes différentes surgissent de cette expérience acquise au fil du temps, où le travail de dégustateur se double de celui de créateur de parfums… Mais le démarrage, les tests, les mises au point des recettes ne peuvent se dérouler que dans un petit local à part, loin de la « sainte table de dégustation de thés non aromatisés »…
George Cannon en chiffres
1898 création de la société par George Cannon
1970 rachat de la société par Raymond Scala
2009 ouverture de la première boutique George Cannon, pour son 111ème anniversaire. La société emploie aujourd’hui 20 salariés et commercialise 250 tonnes de thé.
1000 revendeurs en France
30% du CA à l’export
1898
Dans les années 1980, des maisons de thé spécialisées se développent, renaissent ou apparaissent. L’arrivée de grossistes importateurs choisissant d’avoir pignon sur rue et développant leur propre enseigne aurait pu signer la fin des Etablissements George Cannon, à une époque où aucun comptoir consacré au seul thé n’était viable sans l’appui d’une maison-mère ou d’un importateur.
Mais c’était sans compter sur la confiance »des clients qui plébiscitent la qualité des thés
Cannon et la politique de proximité menée par la maison depuis des années. En effet, les Thés George Cannon jouissent d’une image très forte auprès d’un millier de clients professionnels. Le thé quitte peu à peu le milieu de la torréfaction de café, où seule une
petite place lui était accordée, et rejoint celui des épiceries fines, des nouveaux comptoirs de thés, hôtels, salons de thé, boutiques de bien-être…
Mais si George Cannon accroit sa réputation et renforce son image dans le milieu professionnel, offrant ses produits aux maisons les plus modestes comme les plus prestigieuses, il demeure parfaitement inconnu du grand public.
Pour valoriser son offre, Olivier Scala impose son style : développement d’une gamme de thés unique, avec plus de cinq cents références de thés d’origine de haute qualité, et autant pour les thés parfumés. L’image aussi se précise, se modernise : création d’un logo, lancement d’une gamme sous la marque George Cannon (boîtes, sacs, sachets), quelques produits dérivés suivent… L’aboutissement logique est l’ouverture d’un point de vente, vitrine de la société, point de repère et d’appui pour les clients détaillants et les consommateurs.
Augustin Scala, vingt-cinq ans, travaille désormais aux côtés de son père Olivier, perpétuant ainsi l’héritage familial. Formé aussi à la dégustation, il jongle déjà aisément avec les saveurs, les senteurs, les origines…
Qui est Olivier Scala ?
Issu d’une famille d’importateurs de thés depuis cinq générations, Olivier Scala entre dans la profession à vingt-cinq ans et s’initie très vite, avec son père, aux techniques de la dégustation et des achats de thés, poste clé qu’il occupera dès 1984 dans la petite société d’importation qu’il dirigera à partir de 1988. Sous son impulsion, la société familiale, et indépendante, bénéficie d’une très forte notoriété sur les marchés des thés haut de gamme et va développer image et tonnage au fil des années.
Parallèlement au management de sa société, il devient Président du Syndicat Français du Thé et des Plantes à Infusion (STEPI) de 1997 à 1999, Président du Comité Européen du Thé (1998-1999), Président du Comité Français du thé (de 1988 à nos jours).
Avec les membres du STEPI et CFT, dont il assure la vingtième année de présidence, il a été à l’origine du lancement en novembre 2005, du premier Festival du Thé à Paris. Olivier Scala anime également un certain nombre de conférences à l’Université du Thé et dans les différents lycées hôteliers. On le sollicite pour de nombreuses expertises.
En 2005, avec la complicité de Marie Grézard et Patrick Aufauvre, il écrit Thés, un ouvrage de référence paru chez Solar.

Thés George Cannon Les Sens du Thé 12, rue Notre-Dame des Champs 75006 Paris Tél : 01 53 63 05 43 M° St-Placide ou Notre-Dame des Champs Ouvert du mardi au samedi de 9h à 19h30 le dimanche de 11h30 à 18h Wi-fi en libre accès www.georgecannon.fr