Trafic d'êtres humains à Bruxelles

Publié le 19 septembre 2007 par Fanette

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Dix-neuf perquisitions ont été menées dans la nuit de mardi à mercredi à Bruxelles, Asse et Fontaine-l'Evêque dans le cadre d'un dossier de trafic d'êtres humains, a-t-on appris au parquet de Bruxelles. Dix-neuf suspects ont été interpellés. Les perquisitions visaient deux organisations criminelles qui acheminaient des clandestins d'Inde vers la Grande-Bretagne, en passant par la Belgique. Près d'une cinquantaine de clandestins ont également été interpellés au cours de ces perquisitions mandatées par le juge d'instruction bruxellois, Patrick De Coster.
Organisations indienne et kurde
Quelque 300 policiers ont participé à cette vaste opération. L'enquête a démarré il y a plusieurs mois. Elle vise deux organisations criminelles, l'une indienne et l'autre kurde. Concernant la première, d'Inde vers la Belgique, les migrants déboursaient de 15.000 à 20.000 euros pour effectuer le voyage. Cette somme était rassemblée par l'ensemble de la famille du migrant qui espérait se rendre en Grande-Bretagne. Arrivés en Belgique, les clandestins étaient pris en charge par la seconde organisation criminelle. Ils étaient conduits sur des parkings le long de l'E40 et montaient ensuite dans des camions pour effectuer la traversée vers la Grande-Bretagne.
L'organisation kurde disposait d'un monopole pour effectuer ces traversées à partir d'aires de parking. Les migrants devaient payer de 2.500 à 3.000 euros pour effectuer le seul trajet entre la Belgique et la Grande-Bretagne. Si les passagers payaient plus de 5.000 euros, les chauffeurs de camions qui effectuaient les traversées étaient avisés de la présence des clandestins et ceux-ci voyaient leurs chances d'aboutir en Grande-Bretagne augmenter, selon le parquet. L'organisation kurde était active presque toutes les nuits et assurait le passage de plusieurs dizaines de clandestins par nuit.
Interpellations et perquisitions
Onze perquisitions ont été menées à Bruxelles aux domiciles de suspects dans le cadre du dossier visant la première organisation criminelle. Neuf suspects, tous indiens sauf une femme bulgare, ont été interpellés et seront mis dès ce mercredi à disposition du juge d'instruction. Trente Indiens en situation illégale ont été interpellés. Six autres perquisitions ont été menées à Asse, en collaboration avec la police judiciaire d'Asse, et deux à Fontaine-l'Évêque, dans le cadre du deuxième volet du dossier.
Huit suspects, tous kurdes de nationalité irakienne hormis une femme de nationalité belge, ont été interpellés et seront présentés ce mercredi au juge d'instruction. La police a interpellé également sur le parking de Grand-Bigard, le long de l'E40, 16 illégaux qui attendaient de monter dans des camions. Quatre grands parkings ont été contrôlés le long de l'E40 entre Bruxelles et Ostende.
Concurrence
La police a également interpellé deux autres membres présumés d'une autre organisation criminelle que tentait d'enlever l'organisation kurde. En raison des importants enjeux financiers liés au trafic des êtres humains, une concurrence est née entre différentes organisations criminelles, a expliqué le parquet de Bruxelles. Cette concurrence se traduit parfois par des actes de violence, a précisé le parquet.
Les deux organisations criminelles démantelées sont considérées comme importantes par le parquet de Bruxelles. Presque tous les suspects recherchés ont été interpellés. Des écoutes téléphoniques et des observations menées par les unités spéciales de la police ont permis de repérer les différents suspects. Selon le directeur de la police judiciaire de Bruxelles, Glenn Audenaert, la Belgique n'est pas une plaque tournante du trafic des êtres humains mais un endroit de passage. (belga)