"A travers les murs : l'architecture de la nouvelle guerre urbaine" de Eyal Weizman

Par Anom Yme
"A travers les murs : l'architecture de la nouvelle guerre urbaine" de Eyal Weizman
La Fabrique
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105 p.

Oubliez tout ce que vous savez sur la guerre. Fini les chars défilants dans les rues d'une ville bien quadrillée, fini les portes piégées et autres subterfuges.En Israël, on a découvert une autre manière de mener la guerre urbaine : la symétrie inversé, ou comment combattre à l'intérieur même des salons et chambres.
L'armée israélienne a vite compris que les combats "classiques" ne causeraient que des pertes importantes face à une guérilla qui évolue au moins aussi rapidement qu'elle. Alors elle a décidé de changer la donne. Les rues sont désormais des zones interdites aux soldats, les portes et fenêtres des passages à ne pas franchir. A l'inverse, on fait aujourd'hui des trous dans les murs, on envoi une salve meurtrière à l'aveuglette, et l'on s'insère dans le champ de bataille : les maisons palestiniennes.

Fini les hommes à découvert et les tireurs embusqués. Désormais, on tire à travers les murs et les planchers. Évidemment c'est plus difficile de repérer les civils des "islamistes", mais pour l'armée, cela reste "chirurgical" (sic).
Dans cet ouvrage de 105 pages, Eyal Weizman, architecte de son métier et directeur du Centre de recherches architecturales du Goldsmiths College, nous explique l'évolution de la guerre urbaine, sous son aspect tactique, mais aussi politique.

Terminant son analyse sur le fiasco de la dernière guerre du Liban, l'auteur nous fait comprendre que les "victoires" engendrées par ce renouveau, ne sont pas une finalité, et qu'après tout, ces nouvelles techniques de guerre qui emmène les armées dans votre salon, sont encore et toujours en constant mouvement ; et ce malgré la fermeture de l'Otri (Institut de recherches de théories opérationnelles), principal think tanks qui a reconceptualisé la stratégie et l'organisation des dernières attaques.